Accueil > ... > Forum 1257725

Fonction publique : Une proposition de « mise à plat » des salaires

23 février 2018, 10:12, par Sylvanus

D’accord ! Mais j’attends le jour où il y aura arriérés de salaire au Burkina pour voir ce qui se passera. Nous devons arrêter de penser à notre ventre uniquement, et aborder sagement le problème pour en trouver une solution sage et acceptable pour le pays TOUT ENTIER.
Moi je ne trouve pas que les salaires sont bas, c’est plutôt les conditions de vie qui sont difficiles. Or, plus on contraint le gouvernement à gonfler nos salaires, plus il aura du mal à déployer une véritable politique de développement qui aurait pu être profitable à TOUS. Parce que les augmentations de salaire ne profitent qu’aux SEULS fonctionnaires, qui ne savent même plus utiliser sainement leur argent (bonjour la débauche, le népotisme, la médiocrité, le désordre social, ...) : dans le temps, quand un fils du village devenait FONCTIONNAIRE, c’est tout le village qui était soulagé (solidarité authentique oblige !) ; de nos jours c’est à peine si on s’occupe bien de ses propres enfants.
Quand je parle de conditions sociales difficiles, il suffit qu’après augmentation de salaire (aussi importante qu’elle puisse être) il y ait inflation des prix des produits de première nécessité et vous comprendrez qu’on n’est pas sorti de l’auberge.
Donc le bénéfice d’une augmentation des salaires au delà des seuils acceptables (UEMOA ou que sais-je encore) est loin d’être évident, tandis qu’un tel dépassement des seuils établis met en danger l’économie nationale.
Donc ce qu’il faut, c’est :
- Se donner les moyens véritables de contrôler tout le monde afin qu’il n’y ait pas d’abus (c’est-à-dire que personne ne puisse manger sur le dos de personne, que chacun mérite son salaire et ne bénéficie d’aucun avantage qui ne soit légal ou servi aux autres, ...)
- Fixer clairement les objectifs à atteindre par la fonction publique et mettre en place un mécanisme d’évaluation qui fournit des résultats objectifs et compréhensibles de tous. Notamment, que ceux qui ne sont pas dans la fonction publique sachent en quoi ceux qui y sont méritent d’être ainsi rémunérés par l’argent du contribuable, et que le fonctionnaire puisse justifier son salaire comme la juste compensation de sa véritable contribution au développement du pays.
- Répartir équitablement et objectivement les fruits de la croissance : aucun secteur d’activité ne doit être oublié, chacun selon son degré de contribution.
- Mettre tout en œuvre pour assainir les secteurs industriel et commercial : toute personne peut exercer librement dans l’industrie ou le commerce, mais il y a des contreparties à payer (taxes, impôts, ...) et il doit y avoir tolérance zéro pour ceux qui ne veulent pas s’y conformer. Ailleurs c’est le citoyen qui fait sa propre déclaration d’impôts et il n’y a pas moyen d’y échapper. Au Burkina c’est quand tu as affaire à l’administration que tu peux être contraint de t’acquitter d’un certain montant (qui ne reflète même pas la réalité de ce que tu dois) ; la police municipale a les mille problèmes avec les commerçants en ville (on se débrouille...) ; sur les routes, les importateurs préfèrent encourager la corruption des agents que de se mettre en règle vis-à-vis des textes, mais quand le rackette tend à se généraliser c’est à la même administration qu’on trompait qu’on s’en prend ; pareil dans les marchés publics ; etc...
- Il y a dans l’histoire, des pays où la population a manifesté pour réclamer l’augmentation du niveau des impôts et taxes, mais seulement parce qu’elle sait où l’argent rentre, qu’elle sait que personne, pas même un gouvernant n’en profite, et qu’elle sait enfin que ce qu’elle cotise ne suffit pas à réaliser ce qu’elle veut comme niveau de vie et de confort. Donc un effort dans ce sens de la part de nos gouvernants.
- La politique aussi doit changer ; faire de la politique pour la politique, c’est être inutile pour le peuple. Une centaine de partis politiques, ce n’est pas sérieux ; c’est les électeurs qui doivent montrer aux farfelus qu’ils doivent disparaitre en tant que partis et rejoindre en tant qu’individus les partis de ceux qui ont un véritable projet de société.

Ces mesurent ne sont pas exhaustives, mais il faut que les réformes voulues abondent dans ce sens, en prenant en compte tous ces aspects et au delà. Sinon on est conscient qu’aucune mesure ne pourra emporter l’adhésion de tous, et pourtant il faut qu’on fasse quelque chose, et en urgence


LeFaso.net
LeFaso.net © 2003-2023 LeFaso.net ne saurait être tenu responsable des contenus "articles" provenant des sites externes partenaires.
Droits de reproduction et de diffusion réservés