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Au secours, Bobo-Dioulasso se meurt !

14 février 2018, 18:37, par Moi aussi

Félicitations SOMÉ pour votre ténacité. Après la lecture de certains postes venant même d’internautes habitués à des raisonnements qui ont de l’allure, j’ai renoncé à écrire, certain que si rien n’est fait, la prochaine étape de ce pays, c’est l’enfer de la guerre civile ou des attaques à l’image de ce qui se passe dans le Nord Cameroun anglophone. Vous avez dit votre crainte et je le partage entièrement.
A tous ceux qui ont combattu vos arguments (ainsi que d’autres) et ceux du député que je ne connais ni de près ni de loin (je le découvre ici aussi), je dis que si un État souverain raisonne comme eux, c’est que sa fin est en route.
Je laisse volontairement les arguments d’ordre économiques pour parler de trois sujets importants qui doivent guider tout décideur politique de haut rang à savoir : l’équilibre de l’aménagement du territoire, l’équilibre des impacts écologiques du déséquilibre démographique et enfin, la crise des infrastructures induite par une surpopulation (le logement et ses corolaires comme le besoin d’eau potable, de routes adéquates, des écoles ou des établissements de soins).
Dans certains pays, il est arrivé que ces trois aspects surclassent les avantages économiques d’un projet. Voyez les milliers de morts qu’on enregistre chaque jour en RD. Congo par la faute de l’exploitation minière et de ces conséquences démographiques. Aux États-Unis et au Canada, l’exploitation du gaz de schiste soulève des débats malgré les besoins en énergie et les retombés sur l’économie nationale.
Déjà, aujourd’hui, on constate que Ouagadougou est à bout de souffle à cause du manque criard d’infrastructures suffisantes pour accueillir de nouveaux migrants car, il faut bien le dire, les gens viennent à Ouaga parce qu’ils n’ont pas de boulot ailleurs. Or, tout résident qui s’est installé dans une ville aspire quelques années plus tard à une parcelle pour sa famille qu’il a fondée entre temps. Voyez comment la question des parcelles se pose avec acquitté aujourd’hui à Ouaga ? Ce problème est si sensible qu’il faut craindre une réaction populaire à venir. Si à cela, vous ajoutez les soucis induits par rapport aux besoins en eau potable, en routes adéquates, en écoles et en établissements de soins, on ne s’en sort pas.
En revanche, si l’aménagement du territoire est équilibré, les mêmes préoccupations seront réparties sur le territoire et seront moins ressenties par l’État.
Ce que je viens de dire n’a rien à voir avec l’ethnie, la religion ou la région. Cela relève du bon sens comme l’ont dit certains internautes.
Et si nos gouvernants perdent de vue ces aspects dans leur action, leur mission est perdue d’avance et dans 30 ou 40 ans, nous serons là à réparer nos conneries de 2018 au lieu d’avancer.
Compatriote SOMÉ, je n’avais pas voulu réagir dès le départ, mais c’est fait même si c’est après coup. Bon courage à vous.


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