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Les fondements idéologiques de la révolution sankariste

17 octobre 2017, 11:51, par SOME

Félicitations à l’ambassadeur Ki qui a fait ici une belle analyse qui correspond réellement à la réalité de l’idéologie dite sankariste, et de ce que le CBNNR a tenté de faire, n’en déplaise à ceux qui veulent y voir ce qu’ils veulent y voir.

Les vieux débats sur la RDP ou RNDP, la conscientisation du peuple, etc. ne sont pas de simples joutes oratoires pour étudiants, mais une vraie orientation idéologique. Les divergences d’avec le PCRV (et l’UGEB) , et plus tard d’avec la LIPAD se trouvent là. Et cela a contribué fondamentalement à la destruction de la révolution. On comprend que le front populaire ne pouvait qu’évoluer de cette façon. Et on comprend que le MPP se trouve englué aujourd’hui dans ses propres contradictions et que tous s’étaient ligués pour s’acharner contre Sankara et l’ULCR R de Valère Somé. C’est profondément idéologique.

Ça ne pouvait qu’évoluer ainsi quand on ne fait pas une mutation dans sa tête devant la gestion du pouvoir d’état et la théorie idéologique pure, dégagée de tout environnement sociologique.

« Mais l’ULC éclatera à son tour au gré des intérêts individuels à défendre. On verra alors surgir de nombreux autres partis tels que l’UCB, le GCB, l’ULC-la Flamme, dont le plus grand dénominateur commun est la lettre « C » - pour communiste – qui existe dans leurs sigles. »
ceci résume assez bien toute la situation sous la révolution et le comportement des uns et es autres. Ce fut surtout une querelle de personne et une haine ou jalousie contre des individus.

« …l’impérialisme est le mal suprême. Bien qu’il n’ait jamais été clairement défini par Thomas Sankara, on sent chez lui, dans ses discours, sa haine contre cet hydre monstrueux et invisible dont il est plus facile de décrire les manifestations que sa substance même  »
telle est la nature profonde de l’impérialisme où qu’il exerce : sa dissémination et sa mutabilité, à ne jamais se laisser circonscrire et définir de façon stable et figée.

Toutes mes félicitations à M Ki, qui a fait un vrai travail de compréhension. Je vois que contrairement à ce que certains s’obstinent à faire circuler, le Burkina dispose de vraies têtes. Mais seulement sont-elles mal utilisées, encore faut-il qu’elles soient utilisées. M Ki est l’exemple de lui qu’on appelle un intellectuel.

«  il fallait changer les rapports de domination. Mais cette œuvre devait nécessiter une réflexion plus approfondie que ce qui fut fait  » : c’est l’œuvre du DOP

«  La façon dont fut classée par exemple la chefferie traditionnelle burkinabè n’avait pas obéi à une analyse approfondie de cette institution qui n’avait rien de monolithique tant la notion elle-même est diverse au Burkina. »
celle-ci provient essentiellement de la vision du PAI LIPAD. Telles sont les déviations dues aux luttes et influences internes et concessions au sein du CNR. Surtout lorsque l’on s’en a une idéalisation détachée de tout contexte culturel. Voilà les tares de l’idéologisation infantile.

« les CDR doivent être des écoles de formation politique… » : voila leur seul objectif. Les CDR deviendront malheureusement le talon d’Achille de par l’incompétence ou la non révolutionnarisation de son premier responsable : Pierre Ouédraogo. On comprend qu’il avait fini par être relevé de ses fonctions juste avant le 15 octobre 87. Les clarifications au sein des dirigeants révolutionnaires commençaient, donc il fallait réagir vite.

« Pour le CNR, libération politique signifie sortir des griffes de l’impérialisme, c’est à dire du néo-colonialisme. » Donc le CBNR se frottera aux relais locaux de ce colonialisme et néocolonialisme dont les chefs traditionnels se sont fait les relais.

Dans tout cela, force est de reconnaitre que tout ce qui a été fait après le 15 oct. 87 n’avait rien de nouveau : c’est l’action de Sankara copiée tout simplement. En moins bien car il n’y avait pas la conviction. Et il faut noter que tout ceci a été fait en 4 ans, en partant de presque rien.

« Très vite toute une faune internationale voulait connaître ce pays avec son jeune dirigeant tout différent et les autres pays du monde commencèrent à regarder la mappemonde d’un peu plus près. » Comme ceci est vrai Je voyageais beaucoup à l’époque, et j’en sais vraiment quelque chose. Malheureusement nous en avions pas conscience a l’intérieur.
GRAND MERCI et FELICITATIONS a M KI pour la valeur du travail
SOME


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