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La guerre des tracts sous la révolution entre 1986 et 1987 : une des prémices du 15 octobre 1987 au Burkina Faso

12 octobre 2017, 16:21, par sheiky

Belle contribution. Feu Salif Diallo disait que ce sera aux historiens d’essayer d’éclairer l’opinion sur la révolution et sa fin tragique. Il savait de quoi il parlait. Malgré tout ce qu’on peut dire, les gens doivent avoir l’honnêteté de ne pas faire de Sankara un démon. Les personnes averties savent qui étaient à la base des basses besognes et des dérives de la révolution. J’ai juste un commentaire à faire. L’humanité, le charisme et la nature de Sankara se vérifient clairement en la personne de Blaise qui a suivi son sillon depuis qu’ils se sont connus. Sankara avait essayé de canaliser sa fougue et son intelligence et il l’avait bien suivi pendant un moment. Cela depuis l’OMR, le CNEC, le CNR et j’en passe. Le CNEC qu’il a créé de ses mains comme meilleure unité militaire du pays a été utilisé par son ami pendant 31 ans à son profit. L’organisation et le niveau de formation du CNEC dénote déjà de la qualité de son créateur. Mais malheureusement la nature est ce qu’elle est et les "réactionnaires" et les manipulateurs ont rapidement pu maîtriser le psychique du beau Blaise et on connait la suite parcque sa nature profonde est revenue. Quand on dit que ce sont les pauvres qui étaient tranquilles sous la révolution, je suis parfaitement à l’aise même moi j’avais des parents qui étaient de la bourgeoisie. Ecoutez le 1er discours de Sankara aux Nations Unis et c’est normal qu’un pays pauvre essaie de trouver sa voie plutôt que de se baser sur l’occident et entretenir une faible minorité de bourgeois.
les personnes qui n’ont pas une culture progressiste et fortement patriotique ne peuvent pas saisir le fait que pour sortir un tant soit peu d’une extrême pauvreté, il y a une génération au moins à sacrifier et il faut un savant dosage de dictature, de vision, de courage, de charisme et de patriotisme. Re-liser l’histoire des grandes puissances. Les politiciens ont eu la mauvaise intelligence de caricaturer les sacrifices nécessaires demandés au peuple, en souffrances inutiles et en dictature personnalisée. La suite, on la connait. 04 ans de sacrifices effacés en quelques secondes et il fallait rattraper le temps perdu sans champagne, caviars, Mercedes et j’en passe. Trente années après, je demanderai aux gens d’imaginer ce que serait notre pays si les révolutionnaires étaient restés soudés et le peuple engagé à leur côtés...


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