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Ecole burkinabé : Qu’est-ce qui ne va donc pas au juste au sahel et sur le plan national ?

20 novembre 2017, 14:42, par Fernand KOUNIKORGO

En tant qu’acteur de terrain, je me reconnais dans votre analyse. Je me rappelle très bien de cette réaction d’un élu local de la Région, quand il s’est agit de déterminer les causes de la faiblesse de performance des élèves au Sahel. En effet, en réponse à ceux qui estimaient que le sahélien n’aimait pas l’école du blanc, il avance que c’est plutôt "l’oisiveté que nous propose l’école du Sahel que le sahélien déteste. De son point de vu, l’enfant Peulh est très sollicité pour aider les parents dans certaines activités. cet état d’esprit du Peulh ne saurait s’accommoder d’une école où les enseignants sont presque toujours en retard, voire absent de leur poste de travail.
NOTRE ECOLE, celle du Sahel en particulier, au lieu d’occuper utilement les apprenants, elle leur propose plutôt l’oisiveté, d’où ce rapport difficile, sinon conflictuel,que les Sahéliens entretiennent par rapport à l’ECOLE (l’institution scolaire) .
J’ai trouvé très pertinent son propos et depuis lors, je me suis mis à réfléchir sur la problématique de l’École au Sahel, étant moi-même Inspecteur chef de Circonscription dans cette partie du Burkina.
Permettez que je dise également un mot sur les dures conditions de vie et de travail des Enseignants, surtout dans ce "Sahara Burkinabè ". J’ai été sidéré de voir des collègues dans des bicoques ou, dans le meilleur des cas, logés dans la même salle où les cours sont donnés. J’ai eu des pincements au cœur de constater que certains de mes enseignants ou enseignantes manquent du minimum pour vivre, parce que leurs indemnités tardent à être corrigées.
Moi-même encadreur, j’ai souffert de ne pas pouvoir couvrir certains besoins de ma famille, parce que, entre temps je me suis retrouvé à l’Ecole de formation et voir mon salaire réduit comme peau de chagrin du fait de cette mesure insensé de la suspension des indemnités des fonctionnaires-stagiaires.
Alors, je dit, il faut revoir les conditions de vie des personnels d’enseignement si l’on veut sauvegarder nos ressources humaines. Faute de quoi, on recrutera des milliers d’enseignants chaque année, mais ce serait peine perdue, car face à un enseignant qui manque du minimum vital, un encadreur ne peux que s’apitoyer sur son sort sans chercher à en rajouter à son malheur.


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