Accueil > ... > Forum 1146643

« La liberté contre le destin » : Bruno Jaffré rend hommage à Thomas Sankara à travers ses discours

5 août 2017, 16:38, par SOME

Tu ecris
le père spirituel de cette phrase est le professeur Joseph Ki-Zerbo. Lors du congrès de l’UPV les 5 et 6 novembre 1977, le professeur ki-Zerbo donne une conférence et dit ceci : l’UPV n’est pas un socialisme pret à porter mais plutot un socialisme cousu sur mesur e’’.
Je te dirai ceci :
NON ! Ki zerbo n’est pas le père spirituel de cette phrase. Non ! Ki zerbo n’est qu’un plagiaire. Ki zerbo n’a fait que plagier Julius NYERERE. En effet c’est Nyerere qui fut le premier a lancer cette formule en 1961 lorsqu’il lanca la revolution du socialisme africain plus connu sous l’appellation Ujamaa.

Pour résumer Ujamaa succinctement :
NYERERE pense que la société démocratique idéale doit être une communauté, solidement intégrée, partageant une même histoire, aspirant aux mêmes objectifs et recherchant une autonomie dans la prise des décisions pour son administration. Au sein d’une telle communauté la Démocratie implique qu’il y ait discussion. Il faut, dès lors, chercher un « habillage institutionnel » adéquat. Et pour cela, il faut se « dévêtir » de l’encombrant « prêt-à-porter institutionnel  » que le colonialisme nous a amené afin de créer nous memes un modele qui sied a la philosophie et l’organisation communautaire africaine. Les expressions « habillage institutionnel » et « prêt-à-porter institutionnel » sont bien de nyerere et non de Ki zerbo. Il faut dire que Nyerere a toujours su utiliser la force, la beauté et la qualite fondamentales des langues africaines : le langage imagé.

Cette philosophie africaine s’etoffera en 1967 (soit 10 ans avant que KI zerbo ne la reprenne dans sa conference en 1977) en Ujamaa na KUJITEGEMEA

«  Honneur donc à qui mérite l’honneur !  » Oui honneur a qui le merite : celui qui le merite ici, ce n‘est pas Kizerbo mais Nyerere. Je ne dirai pas "Honte a Ki zerbo le plagiaire" ; car nulle part Ki Zerbo ne se revendique cette paternité. C’est toi qui la lui attribue par ignorance. Mais je ne dirai pas "Honte a toi l’ignorant". L’ignorance, c’est moins honteux que la mauvaise foi. Je dirai "Honte a toi pour ta mauvaise foi" (doublée certainement d’une ignorance crasse). Là on ne peut plus l’admettre.

Tu es de mauvaise foi car tu nourris une mauvaise intention dans ton intervention. Tu es ce que Sankara appelait les hiboux aux yeux gluants. Oui, je peux te taxer ainsi car malgré tes approches, ta seule intention, ton seul but, c’est de detruire tout ce qui a trait a la revolution et a la personne de thomas sankara. Derriere ton relativisme, ta pretendue recherche de verité, tu caches ton poignard traitre. Sankara a déjà été trahi et nous avons appris la lecon, contrairement a toi qui crois que nous n’avons rien compris. L’histoire humaine nous l’enseigne aussi. Sankara n’est pas un saint ; il ne s’est jamais pretendu comme tel et personne ne le presente comme tel, contrairement a tes dires

’’ dans son mot annonçant le 19e discours dans lequel Thomas Sankara préfère « un développement sur mesure » à « un développement prêt-à-porter  »’’
Oui Sankara cite Nyerere dont il se reclame car sankara a lu les œuvres de Nyerere, et mieux il s’est imprimé de sa philosophie et pratique en allant le rencontrer et vivre l’experience tanzanienne dans les faits et realites. Ce n’est pas seulement une vue de l’esprit. Je suis sur que Ki zerbo pensait a Nyerere lorsqu’il s’exprima avec cette formule, car il connaissait l’experience tanzanienne dont il voulait s’inspirer.

«  Lisez Roger Bila Kaboré, Histoire politique du Burkina Faso. 1919-2000, page 107  »
Oui Kabore s’est contenté de faire une belle compilation de l‘histoire politique du Burkina /Haute volta, avec parfois des inexactitudes, mais sans analyses. Mais il a l’avantage de laisser des archives. Moi je te recommanderais donc d’aller lire directement la source primaire des documents, en l’occurrence Nyerere lui meme.

Pour terminer : je te dirai que si tu as des recriminations contre la revolution, c’est ton droit. Mais aies le courage d’avancer tes idees et non pas d’avancer a couvert en te couvrant d’un semblant d’objectivité a la recherche de la verite objective alors tu n’as rien d’objectif dans tes demarches. Je prefere et respecte un ennemi ouvertement declaré qu’un faux ami traitre.
SOME


LeFaso.net
LeFaso.net © 2003-2023 LeFaso.net ne saurait être tenu responsable des contenus "articles" provenant des sites externes partenaires.
Droits de reproduction et de diffusion réservés