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Burkina Faso : Voici pourquoi les PPP seront un échec !

18 juillet 2017, 12:10, par Maham

A mon humble avis, il convient de recentrer ce débat, car comme je l’ai dit précédemment la question de la RGAP n’a pas grand-chose à voir avec celle des PPP. Notre administration à des tares, certes, mais est-ce pour autant il faut s’attendre à ce que toutes les initiatives soient vouées à l’échec ? Vous avez si bien dépeint la situation de notre administration qu’il n’est plus utile d’y revenir. Mais c’est quoi un PPP ? Quelles sont les conditions de son succès ? Je pense que ce sont là les questions à aborder ; je m’y consacrerais donc. Je vais m’appesantir sur c’est quoi un PPP et qu’est ce qu’il apporte comme plus dans le management des investissements publics.
Je partage l’idée de fond soutenu par le Pr. OUEDRAOGO et l’opposition sur la procédure de gré à gré en cours. Même s’il faut admettre que les inefficacités et les mouvements syndicaux en cours sont bien partis pour faire reculer le notre pays ; le gré à gré serait peut être la solution du moindre mal peut être du moment.

C’est quoi un PPP (Partenariat, Public Privé)
Le PPP est un mode de financement par lequel une autorité publique (central ou local) fait appel à un (des) partenaire privé pour financer et gérer un équipement (une infrastructure ...) pour la production ou l’offre de service public pendant une durée déterminée.
Il convient donc de retenir (savoir) qu’un PPP n’est pas une privatisation, l’autorité publique reste propriétaire de l’équipement (infrastructure). Le privé a le droit d’exploitation et d’y tiré profit, il n’a pas le droit de propriété qui lui permettrait s’il le voulait d’en abuser, c’est à dire le vendre.
Le PPP est donc un contrat de long terme entre le public et le privé ; c’est un partage de responsabilités, de risques et de bénéfices. Le contrat PPP stipule des résultats à atteindre qui engagent la responsabilité du prestataire privé ; lorsque ces engagements ne sont pas atteints, sa rémunération est impactée.
Vous constatez donc que le contrat PPP permet de créer une situation engageant la responsabilité du privé qui n’existe pas dans le cas des contrats classiques de réalisation d’investissements.

Le Contrat PPP de revetir plusieurs formes que sont : le BOT (build, operate and transfert) ; le DBFO (design, build, finance and operate) ; le BOO (build, own and operate) ; le BLT (build, locate and transfert) ; le BROT (build, rehabilate, operate and transfert) ; ...
Mais fondamentalement, il y a deux types de PPP :
1- Les PPP de types concession ou l’opérateur se rémunère sur les prestations (autoroutes à péages, stades, concession ferroviaires, aéroportuaires...) ; ici, le risque de la demande est assuré par le partenaire privé.
2- Les PPP de type basé sur la disponibilité des services, les PFI (private finance initiative) inventés sous Margaret Tatcher ; ici le risque de la demande n’est pas assuré par le partenaire privé. Le privé finance, construit et exploite sur la durée du contrat ; il est payé par l’autorité public. Un exemple de PFI est un hôpital public dont la gestion des activités médicales relèvent du public, le privé gère les activités d’ordre sécuritaire, d’incinération des déchets médicaux, l’entretien des équipements et des infrastructures...
Je reviendrais, sur les conditions de succès d’un PPP.
Merci


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