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Affaire putsch manqué : Djibrill Bassolé continue de prendre de l’avantage…

13 juillet 2017, 19:35, par Sidpawalemdé Sebgo

Tout cela est bien beau et peut être vrai... Cependant ne perdons pas de vue l’essentiel :

1°) La liberté provisoire est la norme en matière judiciaire, sauf dans certains cas définis par la loi. Il s’agit des cas ou :
* L’accusé pourrait jouer sur le futur procès en influençant les témoins, agissant
sur les pièces à conviction ou preuves de par sa position, ses moyens ou son pouvoir ;
* L’accusé peut se soustraire à la justice en fuyant ;
* La mise en liberté de l’accusé peut causer des troubles à l’ordre public ;
Si on considère ce dont M. Bassolet est accusé avec des ramifications militaires et hors du pays, ainsi que les nombreuses pressions exercées de toutes part y compris internationales pour sa libération, un juge peut raisonnablement penser que les trois conditions sont réunies. En effet, l’opinion publique ne pourrait que penser qu’une libération éventuelle serait le résultat de négociations et chantages secrets. L’activisme des supporters de M. Bassolet est donc en ce sens contre-productif.

2°) Les "victoires" des avocats et supporters de M. Bassolet sont des victoires de communication. Elles ont pour conséquence de convaincre une partie de l’opinion que d’une part cet accusé n’a pas toute la marge de se défendre, et d’autre part qu’il pourrait attendre son jugement en liberté provisoire.
Seulement, du fait même de la communication désordonnée et de ces mêmes défenseurs, on constate qu’il y a un amalgame entre les réclamation de droits à un jugement équitable et un traitement humanitaire de M. Bassolet et l’affirmation péremptoire de son innocence et la demande se sa libération sans jugement, ce que ces mêmes défenseurs savent difficile. Alors pourquoi insistent-ils au lieu de se concentrer pour innocenter leur champion ?

3°) Force est donc de conclure que cette campagne de communication s’inscrit dans un cadre plus large et plus ambitieux. Si les pressions de ses amis aux pétro-dollars et "frères de lumière" ne suffisent pas pour faire libérer le général, ses partisans semblent espérer qu’une image de "prisonnier politique" peut lui être favorable. Cela suppose bien sûr qu’ils lui voient un avenir politique. Non seulement il faudrait pour cela qu’il ne soit pas reconnu coupable du coup d’état sanglant auquel on l’associe, mais que la loi électorale soit changée. De plus, quand on connait le parcours de l’ex ministre, on est quand même dubitatif au sujet de ses ambitions présidentielles, sachant qu’il n’a jamais gagné aucune élection et ne doit ses titres de général, de ministre et de diplomate international qu’au bon vouloir de Blaise Compaoré ?

Cela nous fait penser à un certain "mossi musulman du plateau central aux relations internationales" dont le pourcentage à la présidentielle a surpris plus d’un, à commencer par lui-même. A méditer...


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