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Procès du dernier gouvernement Tiao : Jeter un pavé dans la marre

23 juin 2017, 11:42, par Mechtilde Guirma

Mon cher Monsieur vous vitupérez le professeur pour rien. Le professeur a décliné humblement son profile. Et tout aussi humblement comme philosophe, il nous a donné son avis. Or il se trouve que son avis est (ou devrait être) pour nous un enseignement de base pour une meilleure réflexion pour notre démocratie à venir. Donc en terme académique, moi je dirai plutôt que le professeur nous enseigne de précieux éléments de base en droit. Ouvrez les yeux et voyez que le professeur n’a pas parlé en magistrat mais en simple philosophe-juriste (le droit étant également une émanation de la philosophie des peuples). Et croyez-moi, toute organisation sociale humaine a besoin de ces éléments de base qui sont universels. Ils existent depuis que l’homme est apparu sur la terre en tant que principe premier avant même toute expérience humaine et s’est imposé à la raison de l’homme pour servir d’outils à cette ’expérience. C’est donc un référentiel à chaque étape de la vie.

Si vous voulez bien croire que l’humanité a pour base l’Afrique, qui vous dit que les droits du blanc que vous condamnez n’ont pas pour origine celui de l’Afrique ? Il suffit donc pour nous africains de nous réapproprier cette base afin de la reformuler et l’actualiser pour notre démocratie. La preuve ce que je propose du Sénat n’est qu’une configuration du Conseil des anciens dans la cours des rois chez les africains. Chez les Mossé par exemple, dans ce conseil des anciens, il y avait les représentations de peuples étrangers venus demander la protection du roi. De même de peuples avoisinants dans le pays. C’est pourquoi le chef peulh par exemple avait une grande importance à côté du Yars-naaba son cousin etc. L’exécutif était le roi et ses conseillers directes c’est à dire ses ministres (dont le regroupement institutionnel des femmes : la Reine-mère, la Napoko, la Kourita, la wemba, la forgerone, la Bendre, la pwéga ect.). L’instance judiciaire autonome était le Pwé-Naaba. Encore qu’après le jugement ait eu lieu, la sanction était au pouvoir discrétionnaire de chaque groupe (ou ethnie présente). Ces groupes d’ailleurs composés d’un satellite de chefs fonctionnaient comme une chambre de députés. Et ce que je vous dis monsieur est la réalité de toute culture qu’elle ait évolué en royauté, en tribu ou en clan (c’est selon). La République française n’a pas fait que de réactualiser ces valeurs humaines à la mesure de son peuple, car ces valeurs étaient devenues comme simplement typiques à l’homme. C’est notre tour maintenant. C’est pourquoi la composition de notre Sénat devra trancher avec celui des pays occidentaux qui ont malheureusement jeté l’eau de bain de la royauté avec le bébé en déclarant leur système laïc qui veut dire anticléricale.

Donc cher monsieur, le professeur vous offre une occasion rêvée de faire des propositions qui puissent aider à accéder à une société plus juste. Il n’endoctrine aucunement personne. Simplement une contribution.


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