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Incidents entre Kogl-wéogo et populations de Ténado : le gouvernement réagit

22 mai 2017, 11:38, par Boinzem

Voici ce que j’avais fait comme commentaire en 2016 au début des koglwéogo. "J’ai besoin d’un spécialiste en analyse du discours politique pour décoder la stratégie de communication du gouvernement MPP sur les Koglwéogo depuis l’irruption de ce groupe dans la scène publique nationale. Après avoir menacé et tenté de museler les les Koglwéogo, les RSS ont pris maintenant l’initiative de la récupération politique par tous les moyens.
Acte 1) Salif Diallo du haut de son trône de l’Assemblée nationale décrète Simon Compaoré « Chef suprême des Koglwéogo » sans consulter l’AG des Koglwéogo. Tout le monde croit à une blague et applaudit. Jj’ai vite compris que ce gars-là ne lance pas des paroles en l’air et la suite me donne raison. Pour le stratège et maitre à penser du MPP, il faut à tout prix venir à bout de ces soldats improvisés. Il ne peut s’être débarrassé du RSP pour ce retrouver avec un nouveau corps armé hors contrôle pour perturber son naam.
Acte 2) L’activiste exhibitionniste, Simon Compaoré, prend son nouveau titre à la lettre et s’en va immédiatement en tournée pour demander l’allégeance des Koglwéogo. Oubliant qu’il est le Ministre d’Etat, Ministre de l’Administration Territoriale et de la Sécurité, le voilà juché à l’arrière d’un Peugeot bâchée comme pendant la campagne électorale. En réalité, il est en campagne pour se faire adouber par les Koglwéogo, comme leur leader. Or, pour cette opération de séduction et de récupération politique, l’autorité de l’Etat est bafouée et ridiculisée. Les présidents locaux des Koglwéogo de Boulsa et Fada parlent d’égal à égal avec Simon Compaoré, un aspirant au poste de Chef Suprême et non avec le Ministre d’Etat. Et les images parlent plus que les mots. A Boulsa, le Ministre de la Sécurité ne semblait pas en sécurité et les forces de l’ordre sont bien présentes pour le protéger sous le parasol exigu qui lui sert d’abri pendant sa supposée rencontre.
Acte 3) En voyant la difficulté de la manoeuvre à Boulsa, Simon préfère aller en terrain conquis pour obtenir la confirmation de son nouveau titre de Chef Suprême des Koglwéogo. C’est à Zorgho, Village de Roch Marc Christian Kaboré, Président TRANSITOIRE du Burkina Faso comme le dit le Ministre de la Communication Remis Djandjinou qu’il se rend. Et là, le terrain est mieux préparé et l’accueil plus triomphal sous des nimiers. Simon se sent plus en sécurité et monte même à l’arrière d’une Peugeot bâchée pour se faire voir de l’auditoire des enfants assis au sol. Salif Diallo l’a prédit. Mais, Simon a reçu un autre titre. Et cette fois, c’est le représentant des Koglwéogo de Zorgho qui le lui a donné. "Il est aussi ou dorénavant (c’est selon) « Le président de l’association nationale des Koglwéogo". En effet, il n’obtient pas la confirmation de son titre de "Chef suprême des Koglwéogo", mais juste celui de Président de l’association nationale des Koglwéogo. Une nuance de taille, mais qu’importe, il ne reviendra pas les mains vides à Ouaga !! "Il a même été coiffé d’un chapeau et a reçu une canne pour jouir pleinement de ces nouveaux attributs. C’est donc en cette nouvelle qualité, que le président national des Koglwéogo à fait la synthèse des échanges et fixé le nouveau cap à suivre par les Koglwéogo".

Acte 4) Après avoir joué à cette comédie, est-ce que Simon peut aujourd’hui menacer ou contrôler l’action des Koglwéogo ? Non car il ne l’a pas fait au bon moment pour bien encadrer leur action que je trouve utile. Le problème des Koglwéogo est devenu un problème de mauvaise gouvernance politique et sécuritaire. Puisque Salifou Diallo, le meilleur critique de l’action gouvernementale a nommé Simon le Ministre de la Sécurité "Chef Suprême des Koglwéogo", qu’ils assument les dérapages actuels et paient pour les pertes en vies humaines. Quand un imprudent s’amuse avec la panthère en croyant qu’il est un chat, il finit par être dévoré. Des milliers de citoyens ont alerté sur les risques et ils n’ont pas été écoutés. Que Dieu sauve le Burkina des mains de ses destructeurs.


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