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Conférence sur le financement du PNDES : Des participants satisfaits

10 décembre 2016, 13:22, par Mechtilde Guirma

Chers amis internautes, je respecte le Dr Ablassé et j’approuve sa déclaration sur la question. Vous savez, on a souvent dit que même si on n’aime pas le lièvre, il faut reconnaître qu’il court. Vous serez étonné un jour que sa définition « d’homme de terroir moagha » se justifit parfaitement. C’était une manière de parler, mouta-mouta si vous voulez. Mais c’était un langage réservé à une élite (traditionnelle) africaine, malheureusement en voie d’extinction, de disparition, par la vieillesse. Et s’il en existe encore, elle est muselée à jamais par le système moderne que nous vivons : une jeunesse formatée depuis déjà de longues années et orientée vers des valeurs qui ne sont plus les leurs… Pire la tendance changera-t-elle encore ? À moins d’un miracle, et qui peut croire encore aux miracles ? Il n’y a que des naïfs croyants (chrétiens ou musulmans) peu importe. Lui le musulman, il a pris son courage à deux mains et il a fait sa déclaration, advienne que pourra. Et comment vous vouliez qu’il le fasse ? En tant que prêcheur djihadiste ? Non, pas même en tant que futur président, mais en tant que mossi tout court, et surtout du centre où tout se déroule. Il fallait tout simplement l’occasion, un prétoire populaire. Les élections lui en ont donné une. Et il savait qu’il y avait des chrétiens aussi qui l’écoutaient. Donc un clin d’œil à leur endroit pour leur dire que les temps sont graves.

Bref, le Dr Ablassé n’était pas un « né d’hier ». Il a parlé en connaissance de cause : en ancien Ministre des Affaires Étrangère, en ancien fonctionnaire international des systèmes bancaires et des politiques de développement économique. Donc il a parlé d’abord en tant que « Fils du terroir », en moagha chrétien ou musulman plutôt musulman puisqu’il l’est. Le Dr Ablassé Ouédraogo a parlé, et comprenez-moi bien, en tant que fils du pays de yél ka yé, ti yél yaog m’béï, en tant que fils du pays de yel kay ya yél naaba. Ce qui signifie en terme diplomatique moagha (d’ailleurs moagha chez les Mossé signifie tout homme de race noire), voire africain, qu’il vaudrait mieux comprendre que quand on vous dit qu’il n’y a pas de problèmes, il faudrait sous-entendre qu’on est au cœur même du problème : un « oui mais… ». Une prudence et non des attitudes de béatitude. Et c’est la politique que les Institutions internationales et les bailleurs de fond adoptent pour leur propre intérêt (d’ailleurs lire les réactions à ce sujet sur lefasonet). Il faudrait que les africains reviennent à leurs valeurs primales dans leur système diplomatique afin de ne pas prêter à tous les coups le flan et se faire flouer à chaque promesse non tenue. Ce sont des mesures de prudence contre la béatitude. C’est une situation de mouta-mouta et non une assurance.


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