Accueil > ... > Forum 980221

Crise à la CAMEG : Un génocide sanitaire en perspective, prévient le Dr Issaka Sondé

20 octobre 2016, 19:09, par Sidpawalemdé Sebgo

Hum... Eux même savent qu’ils ne disent pas la vérité. Le privé vendait le sérum anti-venimeux à 60.000F, la CAMEG en subventionnant a fait descendre le prix client à 2000F. Quel privé peut faire cela ? Ce n’est d’ailleurs pas leur rôle.

En fait, le jeu que jouent ces gens est un poker menteur. Ils croient qu’il peuvent prendre le contrôle de la CAMEG tout en "forçant" les partenaires à continuer leur soutien, mais sans avoir leur mot à dire. Au nom de la santé des populations, de l’obligation morale, etc. Bref, ils espèrent et comptent sur le fait que ces "étrangers" seront plus soucieux du sort de la population qu’eux, nos responsables, et qu’ils pourront "sucer" la vache tranquillement. Cela ne marchera pas, mais le temps de s’en rendre compte, il sera trop tard, ils auront tué la CAMEG.

Salif Diallo veut s’appuyer sur l’exemple de l’ONEA, où il s’est opposé aux PTF qui voulaient la privatisation. Finalement, les PTF ont accepté la société d’état avec une restructuration douloureuse (augmentation des prix, réduction de personnel, amélioration du circuit d’achat de consommables, contrat-plan avec l’état) mais ont continué de financer, y compris le projet Ziga actuel, à coup de centaines de milliards. Ce qu’il oublie, c’est que la ressource eau est un bien national disponible sur place pendant que le médicament est importé à crédit, ce qui fait que la confiance est l’élément primordial, et que l’option d’augmenter les prix parlant du médicament est contre-productif. Ce qu’il oublie aussi, c’est que si l’ONEA est un succès c’est parce que le ministre n’ose pas téléphoner chaque semaine au DG (recruté sur test) pour donner des instructions de nature politique alors que c’est bien ce qu’ils veulent faire à la CAMEG, comme ils font déjà à la SONABEL et à la SONABHY.

Dire que la CAMEG est un élément fondamental de la chaine de la santé du Burkina, que la santé est un domaine de souveraineté et qu’il est donc normal qu’elle soit sous le contrôle de l’état, cela parait logique. Mais en pratique, vouloir que les PTF qui ont financé majoritairement sa création n’aient plus leur mot à dire mais continuent à donner leur caution morale et financière est une illusion. D’ailleurs, certains domaines, comme la sécurité de l’aviation civile, la météorologie ou la santé, en raison de leur caractère "transfrontalier" et des interdépendances, ne peuvent plus être des domaines de pleine souveraineté.

Dans cette histoire de CAMEG, Salifou Diallo et Smaila Ouédraogo ont tort, mais on ne peut pas se permettre de les laisser faire pour qu’ils s’en rendent compte eux même plus tard car les conséquences seront dramatiques. Le danger est d’autant plus grand que le "comité de réflexion" dont il s’agit est une tromperie. Non seulement on sait déjà ce qui sera décidé, (le PAN l’a dit), mais ils ont concocté ledit comité pour y mettre majoritairement leurs fidèles, et ont dit que les décisions se prendront à la majorité. C’est joué d’avance, et c’est pourquoi certains acteurs comme le personnel refusent d’y participer.

Il faut donc se mobiliser pour éviter la catastrophe, car comme l’a dit Dr Sondé, "Un moment arrive où le silence est une trahison". Avant qu’il ne soit trop tard...


LeFaso.net
LeFaso.net © 2003-2023 LeFaso.net ne saurait être tenu responsable des contenus "articles" provenant des sites externes partenaires.
Droits de reproduction et de diffusion réservés