Accueil > ... > Forum 974185

Gouvernance post-insurrectionnelle : Le MPP dénonce les arguments creux de l’UPC

11 octobre 2016, 18:12, par PETI LOBI

Voici comment un parti qui se dit regorger d’intellectuels se comporte à travers son chargé de communication. L’UPC veut que la politique se pratique par des idées le MPP à chaque apparition contre l’opposition ne fait que dans les injures. Rappelez vous du discours du sieur Sakandé à Léo lors de la 2e journée parlementaire du MPP. Un monsieur que l’histoire de l’Université de Ouaga vomit qui insulte tout le monde même ses partenaires et ses mentors par son discours. En revanche à la 2e journée parlementaire de l’UPC, personne n’a été insultée. Et voici les idées qui en sont ressorties à la conclusion. Au lieu de les déconstruire on insulte. Misère du monde quand tu nous tiens nous ne pouvons plus inventer le fil à couper le beurre.

Voici quelques éléments de conclusion de la 2e journée parlementaire de l’UPC

Beaucoup d’efforts ont été déployés pour l’élaboration du PNDES. De nombreux techniciens du pays ont pris part au processus et parmi eux on compte des gens très qualifiés. Mais malheureusement, l’agenda politique a pris le pas sur l’efficacité technique et le document final est très en deçà des attentes.
Le problème de base du PNDES est que c’est un programme hybride résultant d’un mélange du deuxième cycle la SCADD (qui était encore en gestation lors de l’insurrection), de la Politique nationale de développement durable (PNDD) (élaborée en 2013) et le programme proposé par le candidat Roch Kaboré lors des élections présidentielles. Dans un tel contexte, on est en droit de s’interroger sur la vision qui a sous-tendu l’élaboration de ce document. Est-ce celle de la deuxième phase de la SCADD ou celle du candidat ? Ou alors les deux ? En tout état de cause, le PNDES tel que proposé manque de cohérence interne. Il a des faiblesses qui pourraient mettre en péril sa réussite.
L’analyse diagnostique du PNDES est incomplète et légère du fait que les données sur lesquelles le diagnostic est fondé, ne reflètent pas la réalité des faits. En guise d’exemples on notera notamment les cas des secteurs de la santé, de l’éducation et de l’énergie. Les disparités régionales dans le secteur de la santé et celui de l’éducation ne sont pas développées dans le plan. Le problème des effectifs dans le secondaire et le primaire est très peu évoqué. Dans le domaine de l’énergie, la méconnaissance du secteur fait que la cible d’augmentation de l’offre d’électricité de 20% d’ici 2020 est très en deçà des besoins réels du pays pour contrer les délestages.
Le PNDES continue d’appliquer les politiques sectorielles de la SCADD. Tel que structuré, le PNDES donne l’impression d’un changement de coquille sans modification profonde des éléments fondamentaux. On note en effet, qu’avec le PNDES tout comme sous la SCADD, la mise en œuvre opérationnelle du plan est assurée à travers les politiques sectorielles or, ces politiques sectorielles sont toujours celles qui ont été élaborées dans le cadre de la SCADD sous l’ancien régime.
On note par exemple, au plan institutionnel que sous le PNDES, le Ministère de l’Economie et des Finances (MEF) devient le Ministère de l’Economie, des Finances et du Développement (MINEFID). Le MINEFID remplace le MEF au niveau du chef de file de la Politique Sectorielle de l’Economie et des Finances (POSEF). Malgré le passage de MEF au MINEFID et la création d’un Secrétariat d’Etat auprès du Ministère de l’Economie, des Finances et du Développement, chargé de l’Aménagement du Territoire, les sept programmes sous la SCADD restent valables pour le PNDES. Il en est de même pour les autres départements ministériels.
Rien n’est prévu dans le PNDES pour réduire le ratio masse salariale sur les recettes fiscales. Conséquence : le Gouvernement n’aura pas trop de marge de manœuvre pour réaliser des investissements structurants.
 Le ratio masse salariale sur recettes fiscales qui situe à 50% est supérieur à la norme communautaire qui est de 35%. Si on ajoute les dépenses de fonctionnement, l’Etat n’a plus de ressources pour faire face aux investissements.
 Dans la meilleure des hypothèses, ce ratio va s’aggraver au regard des mouvements sociaux qu’on observe actuellement.
Ce qui revient à dire que nous devons compter sur les partenaires techniques et financiers pour réaliser les investissements. Les recettes propres étant destinées au paiement des salaires des fonctionnaires.
Dans la meilleure des hypothèses, l’augmentation des salaires des travailleurs va contribuer à aggraver le déficit de la balance commerciale du fait que nous n’avons pas une offre suffisante pour répondre à la demande. De ce fait, les importations de produits de consommation vont augmenter.
La question de la politique commerciale et de la protection de certains secteurs n’a aucune place dans le PNDES. Pourtant, on reconnait que le projet de Bagrépôle ne peut pas se passer de l’analyse de la stratégie pour rattraper les écarts de compétitivité entre le riz local et le riz importé.
Le PNDES ne décrit pas explicitement le rôle de l’Etat. Du coup on retrouve l’adoption d’une formule toute faite comme les Partenariats Publics Privés sans appropriation de leur sens pour notre économie. le PNDES reste en réalité un plan gouvernemental plutôt qu’une stratégie nationale car c’est le budget de l’Etat, avec ses appoints de ressources extérieures, qui en est le bras financier. La place faite au secteur privé reste dans des évocations sans ancrage réel à l’ensemble du plan de dépenses et de financement.
Le PNDES a considéré toutes les préoccupations de l’époque comme étant des urgences auxquelles il faut répondre immédiatement faisant fi des contraintes financières. L’impact sera plus important si le PNDES avait hiérarchisé les priorités et les actions à mener.
S’agissant du financement du plan, il y a lieu de s’interroger non seulement sur les capacités de mobilisation des ressources prévues dans le plan mais aussi sur les capacités de l’économie à absorber ces fonds s’ils étaient mobilisés.
Le problème de notre pays c’est moins le financement que les conditions préalables à l’attractivité de notre pays et surtout, les conditions d’utilisation de ces financements. La mobilisation de ressource pose de fait, le problème de la crédibilité du pays ; le problème de la gouvernance dans notre pays notamment, dans sa dimension économique. Mobiliser des ressources massives requiert un panorama économique favorable et attrayant ; en un mot, un climat des affaires attractif. Cela veut dire, qu’il faut donner toutes les assurances nécessaires aux potentiels investisseurs afin qu’ils acceptent bien financer votre économie. Autrement dit, il faut des actions fermes de lutte contre la corruption, une justice impartiale et forte, une situation sécuritaire rassurante et une saine gestion des finances publiques.

A vous d’apprécier par rapport à ce que le MPP nous sert ici.


LeFaso.net
LeFaso.net © 2003-2023 LeFaso.net ne saurait être tenu responsable des contenus "articles" provenant des sites externes partenaires.
Droits de reproduction et de diffusion réservés