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Arrestation de Me Mamadou Traoré : Me Paul Kéré analyse l’application du règlement de l’UEMOA

9 mai 2016, 09:38, par Me Kéré à Yé

Monsieur Yé, Rassurez-vous, la lecture de l’article par vos soins est déjà le salaire de ma rétribution. De plus, comment pourrais-je vous demander des honoraires alors qu’il s’agit d’échanges fraternels et une contribution totalement désintéressée. Merci au Fasonet d’en être le relais fidèle en procédant aux corrections et en améliorant mon texte. Je vous dis qu’il existe des avocats qui ne sont pas nécessairement guidés exclusivement par l’argent même si la juste rétribution de l’avocat est utile. C’est mon cas et l’argent n’est pas mon maître, mais mon esclave. L’argent ne sert qu’à faire des choses utiles et biens pour autrui.
Je ne saurai remercier les fidèles lecteurs du Fasonet qui prennent le temps de me lire, y compris tous ceux qui réagissent violemment, hors cadre, hors sujet, inconsciemment, notamment par des attaques personnelles qui sont d’ailleurs la preuve de ma vitalité et de mon existence. Dans notre société, peut-on plaire à tout le monde ?. Tout ceci n’est donc que considération fraternelle étant entendu que je ne répondrai bien évidemment qu’à ceux qui en valent la peine d’obtenir une réponse et ce, dans un esprit constructif.Sinon ça ne m’intéresse pas.
Afin de répondre clairement à votre question, je vous en pose une : pourquoi le règlement communautaire n’a pas jugé utile de faire obligation au Procureur Général ou au Président de la Chambre d’accusation de consulter le Président de l’Ordre des Médecins, l’Inspecteur académique pour les enseignants, le Président de la Chambre de commerce pour les Chefs d’entreprise ou la représentante des femmes de Loanga, mon village lorsqu’un l’un de ses membres doit être "arrêté", "entendu" ou "placé en détention provisoire" ?
La réponse à cette question permettra de vous informer que lorsque l’avocat exerce sa profession, il doit être libre de sa parole et de ses écrits en conformité avec sa déontologie et sa conscience. L’arbre ne doit pas cacher la forêt et le comportement d’un avocat ou d’un magistrat véreux ne doit pas jeter l’anathème sur toute les corporations de magistrats ou d’avocats. Ceci étant précisé, je dois enfin vous dire que cette obligation de consultation suppose, à la base que le Procureur Général dise au moins au Bâtonnier en exercice de quoi est accusé son "confrère" son "zouave" son "soldat". Faute de ne pas avoir informé le Bâtonnier en exercice des chefs de poursuite, l’obligation de consultation est nulle et non avenue. C’est tout simplement ce que j’ai voulu dire dans ma contribution. Celui qui est "arrêté" quel que soit son grade, sa profession, est déjà "veuf" ou "orphelin" et l’avocat digne et intègre ne doit pas s’embarrasser de l’avis de l’opinion publique qu’elle soit nationale ou internationale (sous réserve de sa clause de conscience) et se doit, nécessairement de défendre cette veuve et cet orphelin. Je suis de cette école, de tous les combats où il y a de la souffrance humaine. Merci d’en tenir compte pour toujours.


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