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Simon Compaoré, « Président national des Koglwéogo »

27 avril 2016, 10:29, par Boinzem

J’ai besoin d’un spécialiste en analyse du discours politique pour décoder la stratégie de communication de l’Etat avec les Koglwéogo depuis l’irruption de ce groupe dans la scène publique nationale. Après avoir menacé et tenté de museler les les Koglwéogo, les RSS ont pris maintenant l’initiative de la récupération politique par tout le moyens.

Acte 1) Salif Diallo du haut de son trône de l’Assemblée nationale décrète Simon Compaoré « chef suprême des Koglwéogo » sans consulter l’AG des Koglwéogo. Tout le monde croit à une blague et applaudit. Moi, j’ai vite compris que ce gars-là ne lance pas des paroles en l’air et la suite me donne raison. Pour le stratège et maitre à penser du MPP, il faut à tout prix venir à bout de ces soldats improvisés. Il ne peut s’être débarrassé du RSP pour ce retrouver avec un nouveau corps armé hors contrôle pour perturber son naam.

Acte 2) L’activiste exhibitionniste, Simon Compaoré, prend son nouveau titre à la lettre et s’en va immédiatement demander l’allégeance des Koglwéogo. Oubliant qu’il est le Ministre d’Etat, Ministre de l’Administration Territoriale et de la Sécurité, le voilà juché à l’arrière d’un Peugeot bâchée comme pendant la campagne électorale. En réalité, il est en campagne pour se faire adouber par les Koglwéogo, comme leur leader. Or, pour cette opération de séduction et de récupération politique, l’autorité de l’Etat est bafouée et ridiculisée. Les présidents locaux parlent d’égal à égal avec Simon Compaoré, un aspirant au poste de Chef Suprême et non avec le Ministre d’Etat. Et les images parlent plus que les mots. A Boulsa, le Ministre de la Sécurité ne semblait pas en sécurité et les forces de l’ordre sont bien présentes pour le protéger sous le parasol exigu qui lui sert d’abri pendant sa supposée rencontre. On ne voit pas l’assistance !

Acte 3) En voyant la difficulté de la manoeuvre à Boulsa, Simon préfère aller en terrain conquis pour obtenir la confirmation de son nouveau titre de Chef Suprême des Koglwéogo. C’est à Zorgho, Village de Roch Marc Christian Kaboré, Président TRANSITOIRE du Burkina Faso comme le dit le Ministre de la Communication Remis Djandjinou. Et là, le terrain est mieux préparé et l’accueil plus triomphal sous des nimiers. Simon se sent plus en sécurité et monte même à l’arrière d’une Peugeot bâchée pour se faire voir de l’auditoire des enfants assis au sol. Salif Diallo l’a prédit. Mais, Simon a reçu un autre titre. Et cette fois, c’est le représentant des Koglwéogo de Zorgho qui le lui a donné. "Il est aussi ou dorénavant (c’est selon) « Le président de l’association nationale des Koglwéogo"". En effet, il n’obtient pas la confirmation de son titre de "Chef suprême des Koglwéogo", mais juste celui de Président de l’association nationale des Koglwéogo. Une nuance de taille, mais qu’importe, il ne reviendra pas les mains vides !! "Il a même été coiffé d’un chapeau et a reçu une canne pour jouir pleinement de ces nouveaux attributs. C’est donc en sa nouvelle qualité, que le président national des Koglwéogo à fait la synthèse des échanges et fixé le nouveau cap à suivre par les Koglwéogo".

La loi portant liberté d’association au Burkina Faso définit les conditions pour devenir le premier responsable d’une organisation. Simon, en tant que Ministre de tutelle de l’administration territoriale, ne peut pas être imposé, sans en donner l’air, comme Premier responsable des Koglwéogo, dont j’ignore d’ailleurs s’ils sont légalement constitués. J’entends dire que pour devenir Koglwéogo, il y a des principes et règles à remplir. Cette organisation lutte pour l’intégrité et la défense des droits des citoyens. Simon Compaoré, après 17 ans comme Maire de Ouagadougou, a fait une fausse déclaration de ses biens. Or, il laisse derrière lui de nombreux cas de lotissements à problème qui jettent des veuves et des orphelins ainsi que des pauvres hors de leurs maisons confisquées par les plus nantis. Au Secteur 3 de Ziniaré, Simon a une maison où il partait se cacher pendant l’insurrection. Il ne l’a pas déclarée parmi ses biens. Pour toutes ces raisons, à mon humble avis, il ne peut être Koglwéogo, encore moins le Président ou le Chef Suprême de cette organisation.

Que Salif, le faiseur de rois, trouve un autre candidat pour ce poste dégradant pour l’autorité de l’Etat. Quand Al-Mourabitoune et Boko Haram auront pion sur rue dans notre pays, j’imagine que Salif trouvera aussi des gens pour se faire enrôler à défaut de pouvoir les contenir et contrôle pour ses fins politiciennes. Il a définitivement l’intelligence pour tout détruire, mais se révèle très incompétent pour construire et gouverner un pays. Tu as dit que tu peux, il faut peut on va voir.


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