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Bobo-Dioulasso : L’extradition de Blaise Compaoré au menu d’une journée de réflexion

5 janvier 2016, 10:09, par Kôrô Yamyélé

- Chers forumistes, aujourd’hui je vais vous étonner. En effet, à travers ce message, je m’adresse à Mr. Blaise COMPAORÉ que moi-même je pourfendais il y a peu. Aujourd’hui, c’est un autre jour ! Donc comprenez-moi. Je ne souhaite pas que notre frère COMPAORÉ soit éternellement en dehors de la patrie qui l’a vu naître. Celui qui peut transmettre ce message à Mr Blaise COMPAORÉ, qu’il le fasse. C’est pourquoi je passe par faso.net.

- MESSAGE A NOTRE FRÈRE MR. BLAISE COMPAORÉ EN CÔTE-D’IVOIRE.

Monsieur Blaise COMPAORÉ, moi le Kôrô Yamyélé je m’adresse à vous depuis mon petit village à quelque part dans le Burkina Faso profond. Mr. COMPAORÉ, je m’adresse surtout à vous parce que vous avez été mon Président pendant un peu plus de 27 ans. C’est pourquoi je vous connais même si vous, ne me connaissez pas d’un poil !

Monsieur COMPAORÉ Blaise, lorsque je vous ai vu sur cette photo du 4 janvier 2016 sur la station balnéaire d’Assinie en compagnie d’ADO et du gardien de but Copa BARRY et d’autres personnes (Voir www.zoodomail.com du 4 janvier 2016), franchement j’ai eu pitié de vous et j’ai retenu mes larmes avec difficulté ! En plus votre amaigrissement m’a totalement découragé ! Qui l’eut cru ? C’est le témoignage que vous manquez de sommeil et que vous êtes rongés par le chagrin et l’angoisse, sinon ce n’est ni la bonne bouffe, ni les soins qui vous manquent. Vous flottez dans vos habits maintenant ! Aussi, voudrais-je vous adresser ce message pour vous traduire le sentiment qui m’anime, et certainement aussi beaucoup d’autres burkinabè, et vous soumettre quelques-unes de mes idées afin de vous amener à prendre une décision courageuse : REVENIR AU BURKINA DE VOUS-MÊME ! Comprenez aussi que votre hôte ne vous rend pas service en vous faisant miroiter la non-extradition, mais qui, paradoxalement, vous présente, tout pitoyable et songeur en sa compagnie dans une photo. NON ! En bon burkindi, refusez ce traitement et cette instrumentalisation, et revenez chez vous, vous rendre !

1/- Mr. Blaise COMPAORÉ, je vous ai connu jeune et rutilant officier depuis que vous étiez adjoint de Feu Thomas SANKARA au Centre National d’Entraînement Commando (CNEC) de Pô au Burkina. A l’accession de votre ‘’ami et frère’’ SANKARA au pouvoir par votre fait (il faut vous le rendre !), vous avez prit la tête de ce centre de renom avec cette fois un jeune Lieutenant du nom de Gilbert DIENDÉRÉ comme adjoint. Vous entraîniez paisiblement vos commandos et c’était beau jusqu’à ce que l’idée d’être président vous traverse l’esprit. Mr COMPAORÉ, je n’en dirai pas plus car vous connaissez mieux que moi l’évolution des faits jusqu’à la catastrophe sanglante qui s’en est suivie un jeudi soir d’octobre 1987 vers 16 heures avec de nombreux morts ! Mr COMPAORÉ, parmi les morts du 15 octobre 1987, moi Yamyélé aussi je comptais des connaissances, voire des amis ! Vous me devez donc aussi des explications !

2/- C’est depuis votre accession au pouvoir que les burkinabè ont connu l’atrocité avec de nombreux enlèvements, de nombreux morts par assassinats et meurtres soutenus parfois par le fameux slogan de l’époque : ‘’Si tu fais on te fait et il n’y a rien !’’ qui a fait souffrir de nombreux burkinabè dans leurs chairs et dans leurs âmes, des exils forcés, de détentions des pans entiers de l’économie par vos proches et amis, d’impunités caractérisées et l’injustice comme mode de gouvernance, de misères noires de tout un peuple, de montages de toute sorte de manière à affaiblir l’appareil de l’Etat et ses institutions à votre seul profit et pour votre seule couverture et celle de vos proches au point que dans vos gants de fer et tout droit dans vos bottes, vous avez osé aller défier le président américain jusque dans la maison blanche en lui répondant à sa célèbre phrase que : ‘’Derrière chaque institution forte, il y a un homme fort !’’. On dit que vous avez développé le Burkina, soit, mais avec cet autre rivage, vous l’avez détruit ! Vous avez trop adoré les chants mélodieux des rossignols au détriment des hululements lugubres mais véridiques des hiboux dont vous et vos acolytes avez accepté l’envoi de beaucoup ad patres avec des billets gratuits sans retour !

- Monsieur l’Ex-Président (puisqu’il en est ainsi désormais), voilà pourquoi moi Yamyéle en tant que Kôrô et de nombreux autres burkinabè, nous ne vous reconnaissons pas dans votre posture actuelle, courageux hier et poltron aujourd’hui, c’est-à-dire celle d’un fuyard qui veut se soustraire de la justice de son pays. Vous pouvez dire que vous êtes aujourd’hui ivoirien, mais vous avez été d’abord burkinabè et c’est à ce titre que vous aviez été président ici et élu plusieurs fois jusqu’à ce que l’idée d’être cette fois monarque vous vienne en tête, et c’est sous votre présidence que ces nombreux crimes ont été commis.

3/- Mr. COMPAORÉ, frère (car vous l’êtes), votre idée d’être monarque ayant volé en éclat le 30 octobre 2014, maintenant venez de vous-mêmes par votre propre volonté vous rendre à votre justice en vue de nous dire tout. Cela vous grandira plus que si c’est par la contrainte qu’on vous ramène. Ce qui ne vous grandira pas, vous, l’homme que nous craignions tous ici, vous ‘’l’enfant terrible de Ziniaré’’ ou encore ‘’L’homme fort du Burkina’’ qui, une fois dans une salle bondée, on entendait même les mouches voler ! Revenez courageusement vous assumer comme votre Ex-protecteur DIENDÉRÉ l’a fait. Il l’a dit ici publiquement, je le reprends : ‘’Oui, je reconnais et j’assume. Je suis prêt à répondre !’’. Nous l’avons apprécié pour ce courage même si nous n’avons jamais apprécié les actes qu’il a posés et ceux qu’il posait quand vous étiez encore président ! C’est cela peut-être un vrai officier !

- Mon frère COMPAORÉ, vous n’êtes pas obligés de tout nous dire si vous allez mettre la nation en danger, ou alors vous le dites à hui-clos aux juges car ils savent garder les secrets. Et nous avons encore en mémoire les Tribunaux Populaires de la Révolution (TPR) que vous avez contribué à assoir dans ce pays (Vous étiez Ministre de la Justice !). Comme exemple, au jugement du vieux LAMIZANA qui fut président, il a courageusement fait face aux questions des juges et était prêt à céder tout ce qu’il possédait si cela pouvait faire le bonheur du peuple et il l’a dit devant le peuple. Aux questions du juge Halidou OUÉDRAOGO (un de vos célèbres pourfendeurs d’antan en matière de Droit de l’Homme), sur l’utilisation des fonds spéciaux de la Présidence ou ‘’Caisse noire’’, le vieux a donné des explications pour lesquelles le juge Halidou voulait plus de détails. Eh bien ! Le vieux LAMIZANA a refusé de révéler en public car selon lui, il mettrait mal à l’aise des personnes qui ont aidé le Faso, et des pays amis. Vous connaissez le verdict : IL A ÉTÉ ACQUITTÉ !!! Il était aussi un officier de valeur (Paix à son âme !).

- Venez frère car votre tête n’est pas encore mise à prix ! Et vous ne serez pas non plus lynché malgré tout ce que vous avez commis ou occasionné. Le burkinabè n’est pas si méchant et il sait accepter le pardon. Alors Monsieur Blaise COMPAORÉ, en tout cas :

- NOUS VOUS ATTENDONS !
- NOUS VOULONS QUE VOUS NOUS SOULAGIEZ ET VOUS VOUS SOULAGEZ VOUS-MÊMES EN VENANT VOUS RENDRE DE GRÉ !
- Mr. COMPAORÉ, ON NE VOUS A PAS FAIT ‘’YIISS BUUDU’’ ET VOUS SAVEZ CE QUE CELA VEUT DIRE ! LES BURKINABÈ NE VOUS L’ON PAS APPLIQUÉ. ILS VOUS ONT JUSTE DIT DE QUITTER LE POUVOIR EU ÉGARD À VOS PRATIQUES !
- ENDOSSEZ TOUT ET REVENEZ VOUS EXPLIQUER CAR UN CHEF EST AUSSI UN ‘’TAMPUURÉ’’ !
- NOUS VOULONS SAVOIR JUSQU’OÙ IRA VOTRE COURAGE ! N’OUBLIEZ PAS QUE VOUS ÊTES UN COMMANDO !!!!
- NOUS SOUHAITONS VOUS VOIR RELEVER LE DÉFI POUR L’HONNEUR ! VENEZ ! RENTREZ CHEZ VOUS QUEL QUE SOIT CE QUE CELA VOUS COÛTERA !
- MONSIEUR COMPAORÉ, COMME LE DIT UN ADAGE DE VOS HÔTES IVOIRIENS, ET JE CITE : ‘’CABRI MORT N’A PLUS PEUR DE COUTEAU’’ ! RELEVEZ LE DÉFI ET REVENEZ DE VOUS-MÊMES !
- NE LAISSEZ PAS VOS H°OTES EXPLOITER VOTRE SITUATION ! REVENEZ CHEZ VOUS, FRÈRE !

On a été témoin ici du cas de votre étranger DADIS CAMARA ! Il a courageusement embarqué dans l’avion pour retourner en Guinée, mais a été empêché de continuer par votre hôte. Ce fut courageux de sa part ! Faites comme lui mais à votre tour, refusez d’être empêché d’atterrir à Ouagadougou.

- Merci mon frère Mr. Blaise COMPAORÉ et je vous quitte avec l’espoir de vous voir répondre urgemment et de votre propre gré à l’appel de vos frères et concitoyens burkinabè sous couvert des juges militaires. Votre place est ici et non là-bas !

Par Kôrô Yamyélé


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