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Crises universitaires au Burkina : Une interpellation de l’opinion publique

7 novembre 2015, 20:11, par Yennega

Le problème des universités francophones c’est le faite qu’elles restent très politisé. C’est le vrai problème. Le politique et les syndicats vous utilisent à guise pour ses propres intérêts. Je suis passé à l’Université de Ouagadougou et celui de Bobo Dioulasso alors je ne suis pas étrangers des problèmes des universités au Burkina. J’ai aussi lutté auprès de certains syndicats qui utilisent l’arrêt des cours comme arme incontournable pour faire plier les gouvernements. Après le recul des années on se pose la question qui gagne finalement ? Est-ce que ce que l’on gagne après un mois d’arrêt de cours voire plus, vaut-il ce que l’on a perdu ?
Un syndicat d’une université ne doit pas agir comme un syndicat dans une entreprise ! Au niveau de l’entreprise, l’arrêt des activités signifie automatiquement arrêt de profit du PDG alors il cherchera à discuter et à concéder certains points pour que le travail reprenne ainsi que son profit. Pourtant, dans le cas des universités, l’arrêt des cours signifie quoi ?? et qui perd à la longue ?? Pendant la Comparose, le système pliait facilement pour ne pas que tout le pays s’embrase car tout un chacun était contre ce système et attendait une occasion pour en finir. Maintenant les choses ont changé il faudrait aussi que les formes de lutte changent pour votre intérêt. Bien sûr l’éducation est un droit pour tous et reconnus par tous. Mais il faut reconnaître que l’éducation universitaire est un luxe. Il faut remercier le gouvernement et vos parents pour ce luxe dont vous bénéficier. Je dis cela car ayant fait le tour des autres universités en Afrique et en Europe j’ai remarqué que ce n’est pas tout le monde qui pouvait aller à l’université. Certains, les plus intelligents y allaient par la chance qu’ils ont à décrocher une bourse, d’autres arrivaient à se payer les études universitaires par un travail à temps partiel. Avec le nombre croissant du nombre d’étudiants cela deviendra de plus en plus difficile. Tout n’est certes pas parfait dans nos universités et une sérieuse analyse doit être faite pour que les choses changent et que l’on dote nos universités de laboratoires compétents, de matériels de travail haute gamme, d’enseignants en nombre et compétents, de matériels didactiques, d’amphis assez suffisant et bien équipés, etc.
Mais je suis souvent surpris que vous ne mettiez pas l’accent sur ces luttes (problème de laboratoire, problème d’enseignants, problème d’équipements). Cela est certes, chaque fois présent dans vos plateformes de lutte chaque année mais je n’ai jamais entendu que les étudiants refusent de faire cours car il ya manque d’enseignants ou que les laboratoires ne sont pas adaptés pour les travaux pratiques ou etc. Quand le bras de fer s’engage avec le gouvernement c’est beaucoup plus pour des questions de restauration et de logements et de cars de transport. Bien sûr ils sont importants mais pas autant que les autres qui réduisent la qualité de l’enseignement que vous recevez et la compétence que vous aurez à la sortie de l’université.
De plus, ce n’est pas tous qui sont logés en cité. Que font les autres qui n’ont pas eu accès aux cités qui sont plus nombreux et qui vivent aussi à Ouagadougou ???
Pour cette lutte que je trouve inopportune et je la condamne car il nya pas de respect des droits et des lois du pays. Donc je vous invite à revoir votre lutte et reprendre les cours et peut être rattrapé le retard qui dure depuis des années. Personne n’est responsable de l’avenir de l’autre et c’est à vous de déterminer ce qui est bon pour vous ou pas. Alors prenez votre destin en main. Juste une contribution !


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