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Situation nationale : La Coordination des Organisations de la Société Civile pointe « l’alliance stratégique RSP-CDP-Front-Republicain »

12 juillet 2015, 18:22, par guingraogo

Beaucoup de militaires, sont instrumentalisés dans cette situation. Il faut que toute l’armée fasse une analyse claire de la situation et prenne une décision dans l’intérêt de tous. Ceux qui sont anciens se le rappellent : en 1989, le Burkina Faso était gouverné par le Front Populaire dont le n°1 était le Président Blaise Compaoré. Le n°2 était le Commandant Jean-Baptiste Boukari Lengani, Ministre de la Défense et le n°3 était le Capitaine Henri Zongo, Ministre de l’Approvisionnement du Peuple et de la Promotion du Commerce, enfin quelque chose comme ça qu’il avaient réussi à appeler PRECO.
En cette année de grâce 1989 donc, le Président Blaise Compaoré entrepris un voyage officiel en Chine de Pékin accompagné de sa suite, dont, notamment le Ministre Henri Zongo. De la Chine, le Président Blaise Compaoré instruisit ce dernier de revenir au Burkina Faso avant la fin de la mission, comme quoi, il y avait des affaires urgentes à régler au pays. Celui obéit, comme il se devait, revint tout bonnement au pays, ignorant qu’il était pris dans une embuscade.
Une fois au pays, la rumeur circula qu’un coup d’Etat se tramait pour renverser le Président Blaise Compaoré alors qu’il était à l’étranger et que les instigateurs n’étaient rien d’autres que le Commandant Jean-Baptiste Boukari Lengani et le Capitaine Henri Zongo.
Sur la TNB, on nous présenta l’avion présidentiel forcé de s’immobiliser en milieu de piste, de retour de Chine. Le Chef d’Etat Major particulier de Président, au bas de la passerelle pour exfiltrer le Président Blaise Compaoré et l’amener en lieux sûrs. L’avion présidentiel ne fut pas dirigé vers la base aérienne 511 comme le fit le Premier Ministre Zida l’autre jour de retour aussi de Chine : il n’y a pas confiance. J’espère que la TNB a conservé ces images.
La conjuration ayant été fomentée, les conjurés eurent droit à une parodie de justice. Reconnus coupables, sans avoir pu se défendre, ils furent exécutés de la plus barbare des manières qui soit, sans égard pour leur rang et leur grade. La révolution devenue Front populaire continue de manger ses enfants. Ils furent ainsi extirpés des rangs du Front Populaire : l’ordre de succession changea ainsi au sein du Front populaire. La manœuvre a été utile.
On était en Etat d’exception, tout était permis, même les méthodes les plus odieuses et les plus abominables. Ceux qui portent l’accusation aujourd’hui contre le Lieutenant Colonel Zida ne pouvaient pas ignorer à l’époque qu’il s’agissait là d’un mensonge pour atteindre un but.
Comme par enchantement, en 2015, le Lieutenant Colonel Isaac Yacouba Zida, qui était sûrement à ces premiers pas dans l’armée à l’époque, devenu Premier Ministre de la Transition, entreprend lui aussi un voyage en Chine. De là, il nous revient avec des rumeurs de coup d’Etat. Décidément, il faut interdire dorénavant à tout Président ou Premier Ministre du Burkina Faso d’aller en Chine, que ce soit en Chine de Pékin ou en Chine de Taïwan, quel qu’en soit le motif ! Il faut leur interdire cette destination, car c’est une terre fertile pour les faux complots. Ils nous en reviennent toujours avec des histoires de complots sans tête ni queue.
Mais après tout, ne serait-il pas raisonnable pour les accusateurs d’aujourd’hui de se rappeler que la manœuvre leur avait été d’une grande utilité en 1989 ? En effet, si l’accusation peut faire mal à certains aujourd’hui, qu’ils se rappellent qu’ils avaient, à l’époque, accusé faussement le Capitaine Henri Zongo et le Commandant Jean-Baptiste Boukari Lengani et qu’ils ont écopé du pire, on les a exécuté purement et simplement.
Alors, l’armée doit bien analyser la situation avant d’appuyer certaines revendications. Peut-être qu’il y a eu effectivement fausse accusation et parjure quelque part. Vous savez bien que cette pratique est une constante depuis la révolution et beaucoup de vos frères d’armes en ont fait les frais. Réclamer la démission du Premier Ministre, c’est réclamer la démission du Gouvernement avec tout ce que cela comporte comme désagrément pour le calendrier de la transition. Allons, il ne reste que trois (3) mois. Le bonheur arrive toujours pour qui sait attendre. Faisons le sacrifice nécessaire pour le bonheur du peuple burkinabè. Les comptes, vous pouvez les régler après. Alors, il faut faire attention et ne pas vous laisser instrumentaliser pour des intérêts inavoués. Ressassez-vous et restez républicains pour le bonheur de tous.


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