Eddie Komboïgo : Candidat par défaut du CDP ?

Je ne partage pas toutes les analyses de M. Ouédraogo.

Il faut savoir que les noms de candidats du CDP proposés ne l’ont pas toujours été après consultation des intéressés. Visiblement, certains n’ont pas adaptés leurs esprits à la nouvelle donne et n’imaginaient pas que quelqu’un qui avait la carte du CDP puisse refuser une tel "honneur", ni même avoir le choix. Ainsi, les noms de Paramanga Ernest Yonli, Tertius Zongo, Juliette Bonkoungou, Gilbert Diendéré, Kadré Désiré Ouédraogo, Djibril Bassolet ont été avancés, mais on peut se demander s’ils avaient demandé leur avis aux intéressés.

Il se raconte que c’est lors d’une interview sur une radio locale que le Général Diendéré a déclaré qu’il n’envisageait pas de se présenter contrairement à ce qui se disait. Cela semble montrer que les cadres du CDP n’en avaient pas encore discuté avec lui, même si on dit que Blaise Compaoré depuis Abidjan l’avait "choisi" pour cette "mission".

De la même manière, plus que sa "déconnexion" avec les réalités du Burkina, on peut se demander qu’est ce qui a fait croire au CDP que Kadré Désiré Ouédraogo voudrait être leur candidat. Voila un monsieur qui finit tranquillement son mandat (unique) à la tête de la CEDEAO, à la veille de la retraite mais qui peut encore viser un dernier poste international aussi sinon plus prestigieux. Pourquoi irait-il s’embraquer dans une aventure où il n’a rien à gagner ? S’il est élu, il sera considéré par le clan Compaoré, les caciques du CDP et le RSP comme un pion qu’ils voudront manipuler à leur guise, et aura du mal à gouverner. S’il n’est pas élu, il n’a aucune chance que son adversaire élu soutienne sa candidature à un poste international. Comment a-t-on pu penser que ce monsieur intelligent irait se mettre dans une telle situation ?

Pour le général Bassolet, il semble que l’intéressé s’est d’abord déclaré avant de demander le soutien du CDP. Si certains cadres y étaient favorables, on raconte que l’exilé d’Abidjan s’y est farouchement opposé.

Finalement donc, c’est le titre qui reflète le plus la réalité, que M. Kombïgo est le candidat par défaut. Seulement, il reste un problème : Si le 13 Juillet prochain la cours de justice de la CEDEAO donne raison à notre loi électorale, en tant que député membre de la majorité CDP qui s’apprêtait à voter la modification de l’article 37, sa candidature peut encore être recalée.
Il n’est donc pas exclu que le CDP change encore de candidat, on se retrouve obligé de soutenir un autre candidat, ce qui relancerait les démissions en cascade et le délitement du méga-parti. Suite du feuilleton la semaine prochaine donc...