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Justice burkinabè : Le diagnostic de Joséphine Ouédraogo, Garde des Sceaux.

26 mars 2015, 19:03, par Konkona

Bravo brave Dame. J’ai suivi un extrait de ce discours pendant le JT et je me suis rendu compte que je ne m’étais pas trompé sur les qualités de cette grande Dame, une grande valeur pour notre pays. Au Burkina Faso, on a l’art de ne pas mettre la personne qu’il faut à la place qu’il faut mais cette fois-ci, c’est la bonne. Longue vie à Madame JO. Invite à une analyse :

"Excellences,
Mesdames et Messieurs,

Ces doutes et ces fortes préoccupations me semblent parfaitement légitimes, car l’impatience du peuple est à son comble parce qu’il pense être déjà sorti de la longue période de violation de ses droits, de mépris de sa dignité, de pillages de ses ressources, de privation d’informations vraies.

Par l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014, le peuple burkinabè se croit déjà affranchi d’un système raffiné dans l’achat des consciences et la pratique de l’exclusion sociale, économique et politique.

En effet, la société burkinabè était assujettie depuis des décennies aux mécanismes imposés par ses dirigeants pour accéder à la prospérité, aux privilèges et même à la sécurité. Il fallait avoir du rang social, un certain niveau d’instruction et surtout une sphère de relations dans les cercles des puissances économiques et politiques à l’intérieur et à l’extérieur du pays. A l’évidence, seule une petite minorité pouvait entrer dans ces mécanismes de promotion sociale.

Ces principes de gouvernance constituaient autant de barrières érigées au sein de tous les secteurs. La pratique de l’injustice et de la violation des droits les plus élémentaires a ainsi gangréné l’administration, le système judiciaire et le système politique.

Dans le milieu judiciaire ces pratiques ont engendré des conséquences dramatiques, insupportables parce qu’elles touchent la vie, le droit et la liberté du citoyen. C’est ainsi que l’utilisation systématique et impunie du crime était devenue une stratégie d’accession aux postes de pouvoir, de conservation du pouvoir, et offrait des raccourcis pour l’enrichissement des jeunes impatients et des classes dirigeantes.

Il est donc normal qu’au lendemain de l’insurrection populaire généralisée, qui a coûté des vies, provoqué des blessures physiques et morales graves et des destructions de biens, le peuple Burkinabé pense avoir mis fin au système d’injustice et de pillages organisés....."


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