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CDP post-insurrectionnel, les vraies leçons restent encore à tirer

4 février 2015, 15:55, par Sidpasata Veritas

En réalité, c’est une erreur de laisser le CDP survivre dans le paysage politique du Burkina. A cela plusieurs raisons :
- Dissoudre le CDP et tous les partis et association qui ont voulu et soutenu le projet de modification est une sanction politique juste, parce qu’il s’agit de punir une faute politique de haute trahison.
- Tous ceux qui suivent la scène politique du Burkina, savent que le CDP n’est pas un parti politique démocratique : il est un instrument politique du régime Compaoré qui l’a créé et entretenu comme sa chose qui n’avait d’autre but que la conservation du pouvoir. Raison pour laquelle ce pseudo-parti, malgré les dispositions constitutionnelles contraires, ne pouvait se donner un autre candidat que Blaise, au point de se croire obligé de modifier et soumettre les normes constitutionnelles à cette option incontournable imposé par son père-président-fondateur et propriétaire.
- Vu ce qu’est ce parti (un instrument politique à la gloire de son fondateur et propriétaire), il ne peut pas facilement changer d’optique et entretiendra sur la scène politique un esprit et un climat de vengeance qui n’aura rien de démocratique, parce que loin des aspirations populaires. Le pire c’est que cet esprit et ce climat de vengeance serait contraire à cet esprit de pardon et cette volonté de cohésion nationale que la Transition évoque sur le thème de l’inclusivité pour ne pas prononcer la dissolution des partis qui ont commis une faute politique.
- Se refuser à prononcer des sanctions politiques est une forme d’impunité politique. Les formations politiques doivent être responsables de leurs actes politiques et mérités les sanctions politiques, qu’elles soient positives ou négatives. Les partis ont une personnalités juridiques et peuvent engager des actions en justices et formuler des choix politiques. Ils peuvent donc commettre des fautes où réaliser des exploits. Dissoudre les CDP pour des raisons politiques aurait été un acte de salubrité politique public, car nous savons tous le mal qu’il a fait à notre nation. Une telle dissolution ne n’entrave en rien le choix des militants du CDP qui n’ont rien à se reprocher. Bien au contraire, La dissolution aurait libéré ces militants du carcan que constitue les membre du clan de l’ancien régime. Alors ces militants auraient pu reconstituer un CDP nouveau sur des bases plus saines, sans avoir des comptes à rendre à ceux qui se considèrent comme des ayant-droit ou héritiers de Blaise et du CDP.

Toute ces raisons me poussent à la méfiance vis-à-vis des autorités de la Transition qui ont levé la suspension au lieur de prononcer la dissolution pour trouble à l’ordre publique et pour haute-trahison (même s’il fallait un procès politique, pourquoi pas ?). Quand la Transition demande aux citoyens de modérer les protestations et les manifestations, est-ce qu’elle se rend compte que certains de ses choix politiques sont sources de suspicion ? Le régime de Blaise n’avait pas Blaise Compaoré pour unique responsable ! Attention, à la prochaine insurrection qui risque d’être programmée par les louvoiements politiques actuels ! Les Burkinabè ne sont pas belliqueux, ils réclament Justice et intégrité dans la gestion de la chose publique (République).


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