Pierre Traoré, ancien député CDP : « Il était plus facile de combattre le CDP de l’extérieur que de l’intérieur »

La naissance du MPP a dopé l’opposition politique regroupée au sein de l’ex CFOP et contribué à l’effondrement du régime Compaore. Cependant, les ténors du parti gagneraient à aller mollo après l’euphorie des 30 et 31 octobre 2014. Les informations portant sur le mouvement de certains députés, conseillers municipaux et militants du CDP vers le MPP inquiètent sans qu’il ne soit possible de vérifier leur véracité. Cette situation a déjà un effet négatif dans l’opinion où le retour des rebuts de l’ancien parti au pouvoir est perçu comme un mauvais signe dans un Burkina nouveau. Personnellement, je ne crois ni à cet ex député CDP ni aux 12 ou 30 autres prétendus proches du MPP qui sont restés au sein du navire CDP pour des raisons stratégiques jusqu’à la date fatidique de l’ancien régime. Ils auraient rejeté l’inscription du projet de lois portant modification de l’article 37 le 24 octobre 2014 que nos martyrs seraient encore en vie. Malheureusement, les députés du CDP (70), du groupe CFR (10), de l’ADF-RDA (18) et du non inscrit rallié (1) ont choisi de voter yesman, soit 99 voix pour et 28 voix contre sur l’ensemble des 127 élus de l’Assemblée nationale. Les mêmes raisons qui ont motivé le vote des députés CDP et de leurs alliés à l’étape de l’inscription auraient surement prévalu à l’étape de l’adoption le 30 octobre 2014. Heureusement, le peuple déterminé a fait échec à ce projet de violation de la constitution pour accorder un pouvoir à vie à un délinquant arrivé à la tête de l’Etat par un triste accident de l’histoire. Alors, messieurs du MPP, vous avez la responsabilité historique de nous démontrer que votre entreprise ne consiste pas en un CDP bis truffé de personnes sans moralité mues par des intérêts matériels et financiers.