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Les héros de l’insurrection populaire

4 décembre 2014, 03:35, par Léon BIGA

Bonjour Messieurs et Mesdames du Faso.net

Très humblement, je voudrais vous demander d’arrêter cette fausse rubrique des "Héros de l’insurrection populaire" si vous ne voulez pas semer la zizanie dans les rangs du peuple vainqueur, être accusés de fabriquer des "héros" et finir par devenir vous-mêmes impopulaires.

Votre rubrique n’est ni opportune ni convaincante. Sur la base de quels critères choisissez-vous vos "héros" ? Pour ceux qui portent encore les cicatrices ou les blessures physiques de leur participation, c’est légitime. Mais, s’il suffit d’avoir, au moment où les carottes étaient cuites, gribouiller sur une feuille de choux ou pris la parole en public, d’avoir créé dans sa rue un mouvement d’une dizaine de camarades de poussière ou surgi dans les magasins pillés, pour se faire voir et valoir, alors, c’est triste. Que savez-vous des HEROS DE L’OMBRE et de leurs actions qui ont galvanisé, guidé ou/et provoqué certaines conditions subjectives de cette insurrection ? Car, il y en a et ils sont nombreux que l’histoire même aura des difficultés, comme partout ailleurs en de pareilles circonstances, à identifier ou à révéler, pour des raisons évidentes aux yeux de ceux qui se donneront la peine de faire fonctionner leur matière grise. Voyez-vous, même le CFOB et son président ont eu l’humilité de reconnaitre que le mouvement les a échappé. Cette insurrection, même si elle a commencé par de vraies oppositions, et des fausses aussi, depuis 1987 (qui dit faux ?), est l’aboutissement d’un véritable raz-le-bol populaire. La plus grande majorité de ceux qui ont bravé gaz lacrymogène et balles, sans compter les coups de matraques et autres violations physiques, n’avaient ni carte de parti politique ni fanion de mouvement associatif ou circonstanciel. C’est aussi pourquoi ces gens-là ne répondaient à aucun mot d’ordre et se sont juste laissés guider par leurs colères longtemps contenue et finalement explosée face à cet entêtement arrogant de ceux par qui le Blaiso doit sa perte mais, surtout, à partir du moment où leurs mercenaires ont osé faire couler le sang du burkinabè, offrant ainsi au peuple légitimement révolté ses premiers martyrs, que le pouvoir de la transition a décidé d’élever au rang de héros nationaux. Paix à leurs âmes et puissent leur sacrifice ne pas rester vain. Eux, sont nos héros, les vrais, les yèrè ! Alos, s’il vous plait, arrêtez donc de nous exhiber à chaque numéro un "héros" sorti de l’ombre et qui, aux heures chaudes où les balles sifflaient, était on ne sait où avec on ne vraiment qui, faisant on ne saura jamais quoi. Pour recueillir et partager les témoignages, vous n’êtes pas obligés d’utiliser cette méthode contestable, gênante et susceptible de diviser. D’ailleurs, puisque la plupart de vos "héros" numérotés ont même été des leaders en ces moments difficiles, pourquoi et comment, ayant été devant, aucun d’eux n’a été ni blessé encore moins tué ? Pardon, j’oubliais qu’on n’est plus au temps de l’empire grec où les généraux disaient "suivez-moi !" mais dans les armées et organisations du XXIème siècle où les chefs crient avant de se trouver chacun un refuge sûr : "allez-y" ! Heureusement, beaucoup comme moi les écoutent à peine, guidés, non par des dogmes de parti ou des directives de bureaux, mais par des idées mûres et des principes sûrs qui, demain encore, auront cours : l’idée de justice, la soif de liberté et la rage de l’opprimé ! Merci de respecter nos frères morts, seuls héros à jamais vivants dans nos coeurs meurtris, et laisser l’histoire révéler, un jour, le vrai rôle de chacun et, sans nul doute, son vrai visage aussi car...C’EST PAS FINI dè ! N’gaow !


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