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Le nouvel homme fort du Burkina, le Lieutenant-Colonel Yacouba Zida, annonce la fermeture des frontières, un couvre-feu de 19h à 6H du matin et demande aux secrétaires généraux des ministères de prendre les dispositions pour assurer la continuité de l’Etat.

2 novembre 2014, 08:20, par Bala Wenceslas SANOU

Monsieur je journaliste, nous ne voulons plus d’homme fort ; le Peuple souverain seul est Fort et force doit rester aux institutions républicaines à remettre sur pied.
Je profite lancer un appel à l’Armée à travers la réflexion ci-dessous.
L’Armée au rendez-vous de l’Histoire du Burkina
A mon Peuple et à notre Armée ! Nous avons tous ensemble assisté aux tiraillements entre deux officiers de notre Armée. La presse nationale et internationale le relate ; des questions sont posées par plusieurs voix au sein du Burkina. Il est revenu à l’opinion nationale et internationale qu’après des concertations internes le Lieutenant-colonel Isaac Yacouba ZIDA a fait l’unanimité au sein de l’Armée.
Félicitation à l’Armée pour avoir réussi en interne à s’accorder sur l’homme de consensus. Mais l’Armée réunifiée doit se mettre au service du Peuple et la Nation en assurant la sécurité des personnes et des biens. Ainsi, elle réussira un rendez-vous avec le Peuple et l’Histoire entière : accompagnez le Peuple victorieux contre la férule humiliante du système Compaoré, en assurant la sécurité des personnes et des biens sur toute l’étendue du territoire nationale.
1. Pourquoi l’Armée a-t-elle connu des tiraillements internes ?
Bien que civil, j’ai fait (en son temps) un mois de formation militaire avec un détachement du RPC (régiment para-commando) de Dédougou (paix à l’âme du colonel Fidèle ‘Gjébré’ alors commandant ce bataillon d’élite). Il y a de cela certes longtemps, mais je retiens une chose : dans l’Armée, l’ordre et la discipline fonctionnent sur la règle établie de la hiérarchie. Le respect au plus gradé ; chacun et tous respectent les couleurs du Pays au prix de leur vie si nécessaire. La défense de la nation et du territoire nationale est la mission capitale d’une Armée Républicaine, mais jamais, jamais la gestion du Pouvoir d’Etat.
Le Burkina de l’après Compaoré est à la croisée des chemins du seul fait de celui qui a choisi par entêtement et boulimie du pouvoir de créer volontairement cette pagaille : Blaise Compaoré et son système. 27 ans durant, toutes les institutions républicaines ont été savamment vidées de leur contenu pour n’en laisser que des coquilles vides habillées sous des fallacieux artifices. Et l’Armée comme institution a aussi connu son tripatouillage (tout comme la Constitution) ; et le résultat est connu en interne et en externe = des frustrations, des tensions, des rivalités. Tant mieux si l’Armée qui s’est concertée sans la population civile a trouvé un homme de consensus interne en la personne du Lieutenant-colonel Isaac Yacouba ZIDA. Encore une fois félicitation pour ce consensus interne ; que l’Armée réunifiée sous son commandement choisisse de devenir républicaine en assurant la sécurité sur tout le territoire. Le Burkina et tant d’autres pays regardent cette Armée : saura-t-elle saisir ce rendez-vous de l’histoire pour entrer par la grande porte dans le concert des armées républicaines au service de leur pays ?
2. Comment éviter ‘certaines’ tensions au sein de l’Armée ?
Vous êtes mieux placé que quiconque pour y répondre. Cependant, juste quelques conseils pratiques de civile. La bonne gouvernance au sein d’une Armée (comme partout ailleurs) est un déterminant de stabilité ; oui, elle repose sur la vérité des accessions aux grades en fonction du mérite (et non des relations). Nos gradés portent-ils tous des grades mérités ? Tant mieux, si oui. Sinon, ne soyons pas étonné de certaines cacophonies dans la hiérarchie parfois inversée. Seule une Armée Républicaine a des chances de mieux maîtriser ses tiraillements internes (inévitables inter-corps). Et une Armée Républicaine se construit en restant exclusivement portée sur sa mission : la défense nationale ; et en fonctionnant suivant l’avancement au mérite.
Sans chercher à activer des frustrations, il est connu que le RSP était bien équipé, si équipé qu’une confrontation aurait été encore plus meurtrière. Pourquoi, faut-il que la sécurité présidentielle soit plus équipée que le reste de l’Armée ? C’est une question choquante, mais posons la pour tirer des leçons pour réussir à asseoir une Armée Républicaine au service de la Nation (et pas d’une institution spécifique, fut-elle présidentielle). Pire, nous gardons-tous en mémoire que le ‘François Compaoré nationale’ avait un domicile privé gardé par le RSP bien que civil et pas président du Faso. Un domicile privé gardé par le régiment de sécurité présidentielle, voici une des pièces de ridicule que nous devons proscrire à l’avenir. La gendarmerie nationale (et d’autres corps) saura assurer la sécurité des personnes et personnalités si elle est équipée et commandée par les hommes/femmes qu’il faut à la place qu’il faut.
A cette Armée qui se réunit, je lance un appel : ne manque pas ton rendez-vous avec l’histoire ; choisit pour cela de devenir républicaine. Et dans ces moments de résurrection de notre pays humilié par la férule Compaoré, met-toi aux côtés du Peuple pour sa défense sur tout le territoire. Par contre laisse aux civils d’assumer leur responsabilité face à la même histoire : celle de trouver l’homme ou la femme qu’il faut pour faciliter la transition vers l’élection d’un Homme ou Femme Humble au service des Intérêts du Peuple (et non de sa poche et de ses proches).
Petite contribution de Bala Wenceslas SANOU (02/11/2014)


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