Le Gal Honoré Traoré annonce la dissolution du gouvernement et une transition de 12 mois

A l’attention des généraux TRAORE et LOUGHE (car ceux sont les plus cités parmi les officiers dans les évènements qui secouent actuellement le Burkina-Faso).
Mes respects mon général Honoré TRAORE. En même temps, laissez-moi vous dire que vous êtes un traître avec tous les militaires, gradés ou pas, qui vous suivent dans la traîtrise ou dans la couardise ou dans les deux. Général LOUGHE, dois-je aussi vous dire la même chose ? Je crains que oui à mon corps défendant car j’ai un profond respect pour l’officier que vous êtes. Permettez-moi de vous dire que pour des officiers de votre rang, ce n’est pas du burkindi à mon sens. La posture que vous avez affichée et la déclaration que vous avez faite à la suite des évènements du 30 octobre, me semblent être un poignard planté dans le dos du peuple vaillant du Burkina. Mais j’espère me tromper. Prouvez-moi que je me trompe, sinon, c’est bien triste. Vous êtes militaires. Personne d’entre vous n’a encore déclaré au peuple avoir destitué Blaise COMPAORE et pris le pouvoir. Pour autant, vous faites une déclaration pour dissoudre des institutions mises en place par le peuple (l’assemblée nationale) et par le président (le gouvernement). Qui vous a demandé cela si ce n’est le président actuel, toujours aux commandes du pays et que le peuple, debout, est en train de chasser, pour entre autres, son entêtement à vouloir modifier l’article 37 de la constitution. Et on nous dit que les militaires sont du côté du peuple. Vous voulez nous faire croire cela alors que votre manœuvre ne vise à mon humble avis qu’à museler les gens y compris "l’opposition" que l’on n’entend déjà presque plus, pour que Blaise puisse se maintenir, dans le meilleur des cas, jusqu’en 2015. Puisque pas de modification de la constitution qui vaille pour des velléités égocentriques. Après une première fessée du peuple, c’est très clair désormais je pense. Sûrement que le reste de la correction devrait suivre si le « yam » n’est pas de retour chez Blaise et tous ses sbires. D’autre part, que pourrait vouloir dire de votre part, ce conclave chez le Mogho Naba ? Que sa majesté sache que je respecte la sagesse et l’autorité coutumière qu’il incarne. Mes généraux, je ne pense pas que le 03/01/1966, l’armée se soit traînée d’entrevues en conclaves chez les chefs coutumiers avant de prendre sa décision face aux délires de Maurice YAMEOGO qui demandait que l’on tira sur le peuple. Si votre éthique de militaires « respectables »fait que vous n’avez pas envie de vous fourvoyer en conjecture par le biais d’un coup d’état militaire (surtout pas sanglant), ce qui est louable si c’est le cas, voyez avec les personnes fiables et courageux de la société civile, qui pourrait assurer la transition entre maintenant et les futures échéances électorales. Sinon, que l’armée assume ses responsabilités et prépare une transition rapide. Entendons-nous bien mes généraux : une transmission rapide du pouvoir aux civils via des élections contrôlées et transparentes. Au lieu de nous lire un texte ambigu qui prête à équivoque selon moi, alors que le président persiste à se maintenir au pouvoir…Et le peuple sortira encore et encore pour protester avec malheureusement davantage de vies perdues. Je refuse de croire que dans 17 millions de burkinabè, il manque un « Homme » ou des « Hommes », avec un grand H, pour dire stop lorsque le moment est venu de dire stop à un seul individu pour préserver la paix sociale. Bien souvent, les dictateurs se prennent pour des dieux ou encore pour un bol de riz, des personnes le leur font croire, tant et si bien qu’un dictateur ne comprend jamais qu’il doit passer la main et quitter le pouvoir. Il faut lui montrer la porte et très souvent avec fermeté. Les exemples sont légion dans l’histoire. N’est-ce pas, vaillant peuple du Burkina ? Mes généraux, l’image insoutenable d’un de nos enfants baignant dans son sang m’a interpelé et m’a poussé à vous interpeler. Toutefois, ce n’est que mon humble avis mais sachez que vous n’avez pas droit à l’erreur en face d’un peuple aussi mobilisé et déterminé. Je trouve que le peuple burkinabè est courageux et très digne. Prions pour que le Ciel lui épargne le pire.