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MPP : Roch, Salif et Simon chez ADO

31 mars 2014, 00:01, par escone

Je m’invite au débat.
Oui ! avec Blaise COMPAORE, selon ma modeste expérience, nous sommes revenus à la case départ : la singularisation des burkinabè.

Un témoignage personnel qui en dit long... :
Né dans un pays voisin, j’y ai étudié du CP1 à la troisième. Du CP1 à la 4è,je n’avais pas mot à dire en classe. Je me souviens encore de ces "tais-toi, mossi-là. En fait, là-bas, samo, bobo, etc., ils ne faisaient pas la différence. Tout le monde est "mossi". En 1983, j’étais en 4è lorsqu’est intervenue la révolution. Nous étions en vacances. Dès la rentrée à ma troisième, j’étais adulé. J’ai même eu le surnom de Thom SANK. Sans que je n’ai été candidat, j"ai été proposé et élu chef de classe, et bien d’autres choses. Puis, après mon BEPC, je suis rentré faire la seconde au Burkina en octobre 1985. Plusieurs amis ivoiriens et ivoiriennes m’ont rejoints ici pour poursuivre leurs études. On s’appelait frères et dans nos familles respectives, c’était ainsi. Le 15 octobre est intervenu lorsque j’étais ici à Ouaga en 1ère : la "rectification". Après cette date, les brimades d’avant Août 1983 ont repris avec mes petits frères restés en Côte d’Ivoire. Après, ma famille a tout perdu dans ce pays, et elle ne sera peut être jamais dédommagée de ce que mon grand-père, puis m’ont père ont construit pendant tant d’années. .....
Puis j’ai eu la chance de visiter trois pays d’Afrique Centrale. Des jeunes avec qui j’ai fait le lycée pour certains, l’université pour d’autres, et des inconnus, m’ont fait part de leur "honte à être à mes côtés", moi qui étais jeune au moment où "on tuait "l’espoir de l’Afrique"". Ce qui leur aurait fait le plus de mal, c’est lorsqu’on le tuait une seconde fois en le salissant, dans le silence des jeunes d’alors qui n’ont pas fait grand chose (à ce niveau tout de même, il faut saluer des personnes comme les Saran SEREME à qui je fais un coucou). Dans un autre pays, j’ai été agressé à l’arme blanche à mon hôtel quand ils ont su que j’étais burkinabè. Ils m’ont traité de "fils indigne" et d’homme "désintégré" plutôt qu’homme intègre ....

C’est pour répondre à l’ami qui traite l’autre de "touriste" et qui demande dans quels pays le burkinabè n’est pas nabab à cause de Blaise COMPAORE. Il faut faire attention à ce qui se confine au niveau de la diplomatie et de ses discours. Vous ne savez pas ce que les populations en pensent réellement. Moi en tout cas, j’ai failli perdre la vie tout simplement parce qu’on a appris qu’"un burkinabè loge ici". Et ce n’est pas sûr que si le pire advenait, on aurait su le mobile.

C’est une expérience vécue que je voudrais partager avec la jeunesse. A chacun de faire son analyse.


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