Accueil > ... > Forum 434697

Sénat : Réplique à Me Guy Hervé Kam

11 septembre 2013, 11:55, par Fuck You !

Eh Dr ! Vous avez tenu un raisonnement qui me fait douter de votre grandeur. Quand le débat est pour les grands, ce n’est pas une question de titre qui est en jeu, mais une question d’idées. Ce n’est également pas du pédantisme qui est demandé. Quand j’ai lu Me KAM, j’ai eu plus de plumes à mes ailes pour voler contre la mise en place du sénat. Me KAM a tenu un raisonnement logique. Il n’a jamais demandé au Président du Faso de se placer dans les mêmes contextes que les pays tenus en exemple pour créer son Sénat. Il lui a tout simplement demandé, à bien le comprendre, de convaincre le peuple de l’utilité de cette institution. Ce que le Président du Faso n’a jamais pu faire, à mon humble avis. Il tient mordicus à sa position comme s’il s’agissait de démontrer sa force. Mais vous et moi savons bien qu’il n’est fort que par des gens comme vous qui faites la politique de la théorie. L’heure est à la pratique. Quand il me parle de la nécessité de renforcer la démocratie, je parie avec fermeté, et lui même ne pourra m’en défaire, que la démocratie est un vain mot dans notre pays. Le Burkina souffre d’ailleurs de ce mot qu’on utilise à tort et à travers pour satisfaire des intérêts égoïstes. "Renforcer la démocratie, si elle existe !", j’allais dire. Quand on me parle du respect de la constitution, j’ai envie de verser des larmes. N’est ce pas l’homme qui a créé la constitution ? Devrait-il être à son service ? Est-ce la première fois que l’on aura violé la constitution au Burkina Faso ? Mon œil ! Je pleurs de la littérature. C’est elle qui permet tout aujourd’hui, surtout quand on s’adresse à un analphabète. Quand on me parle de l’élargissement du dialogue, je m’en marre. Le Sénat n’est pas mauvais comme institution. Tout dépend de l’usage dont il sera fait. Tout dépend de qui sera au Sénat. Dans un pays comme le nôtre, où "nous" sommes tous égarés dans nos politiques économiques, lequel égarement encore lié à la politique du ventre que tiennent nos dirigeants -avec la preuve que tout est devenu priorité, on ne sait plus par où commencer-, ce n’est pas une institution de ce genre qui soulagerait le peuple. D’aucuns pensent qu’il est nécessaire d’impliquer davantage la diaspora dans la sphère politique burkinabè. Ce n’est peut-être pas faux. Mais, qu’est-ce que cela changera fondamentalement à la démocratie burkinabè ? Surtout dans un contexte où la philosophie qui sied est « qu’il faut être bête pour organiser des élections et puis perdre en Afrique ». La diaspora n’aura jamais de voix contre le parti au pouvoir. On sait ce qui se passe pendant les élections. On use de tous les moyens pour aller contre le choix du peuple. Je ne saurais donner plus de détails en la matière. On veut se montrer toujours capitaine dans le bateau. Mais, je pense que la force de l’homme ne réside pas dans sa capacité à terrasser un lion ou à marcher sur l’eau… mais plutôt dans sa capacité à reconnaître ses faiblesses, en toute humilité. Somme toute, je ne rejette pas le sénat parce que je ne serai pas sénateur ou parce que la tête du président ne me plaît pas. Je le rejette par ce qui le met en place, à savoir les arguments qu’on y tient. Je le rejette parce que je sais comment il sera inutile, parce qu’il ne pourra être autonome. Je le rejette enfin parce qu’il est la dernière des priorités pour le peuple burkinabè aujourd’hui. Je précise que le peuple n’est pas le CDP ou le FEDAP-BC ou je ne sais quoi de Blaise Compaoré !


LeFaso.net
LeFaso.net © 2003-2023 LeFaso.net ne saurait être tenu responsable des contenus "articles" provenant des sites externes partenaires.
Droits de reproduction et de diffusion réservés