Cité universitaire de Kossodo : Des dizaines de véhicules incendiés ou saccagés, des étudiants arrêtés

Mon cher Chafiq, vous avez raison de dire, que tout Burkinabe ayant au moins le niveau de 5e sait qu’il y a un temps pour les vacances.... Mais ce qu’on a oublié de vous dire, c’est que le 1er août 2013, il y avait encore cours à l’Université. Ce qu’on a oublié de vous dire c’est qu’il y a toujours des stagiaires à Centre Hospitalier National Yalgado Ouédraogo. Il faut bien que ces étudiants qui continuent les cours, dorment et mangent quelque part non ? Logique ? Mon cher Chafiq, je n’ai peut-être pas suivi tous les événements. Eclairez-moi. A-ton pris un décret pour fermer l’université ? Les CRS sont-ils allés expulser les étudiants qui étaient dans les amphis hier ? Ce qu’on a oublié de vous dire, c’est que dans ce même pays, des directeurs de CENOU qui ont accepté ce que les étudiants appellent dans leur jargon, "Cité Vacances". Allons doucement. Nous déplorons tous ce qui est arrivé, la montée de la violence et de l’incivisme, mais n’exagérons pas. Mon cher Chafig, n’oubliez jamais ce proverbe : "Si le fou se penche, laissant son anus dehors et le sage se penche à son tour pour contempler cet anus, le plus fou c’est le sage". Mon cher Chafiq, pouvez-vous relire l’article 12 de la Lettre pastorale des évêque du Burkina. Nous avons la jeunesse que nous méritons. " Dans un tel contexte de pauvreté de masse, on constate une montée de la violence qui s’exprime parfois sous forme d’incivisme et qui est la traduction d’un mécontentement profond. En effet, face à un avenir qui apparaît bouché, sans perspective de solution, une aigreur, voire une haine sourde, monte dans les cœurs et dans les esprits de la jeunesse. Cette violence est en train de devenir une culture dont les formes d’expression sont la justice vindicative et expéditive (véhicules brûlés), la montée de l’intolérance, les attaques contre les symboles de l’État et de la réussite. Il s’agit d’une vraie mutation qui refuse la résignation et qui s’inscrit dans le rejet et dans l’initiative tendant à agir pour rétablir un certain ordre se référant davantage aux principes moraux d’une justice proactive et d’une solidarité sociale effective."