ELECTIONS COUPLEES 2012 : « Pour une fois, on comprend que les coutumiers ont un rôle à jouer dans la société » (Sa majesté le Dima de Boussouma)

A lire le journaliste :"Le Dima de Boussouma fait partie de la chefferie coutumière, il est l’un des cinq chefs majeurs, et je me devais de le rencontrer comme tous les autres chefs », Me Kéré : "Les autorités rencontrées sont des composantes de la CENI, a laissé entendre le président de l’institution, Me Barthélémy Kéré", « Nous nous devons de faire le point avec les composantes et de les interpeller »,le DIMA : "Pour une fois, on comprend que les chefs coutumiers sont des citoyens au même titre que les autres, ont un rôle à jouer dans la société, ont un rôle politique à jouer quand il s’agit de la gestion de la Nation », a affirmé le Dima de Boussouma", "La CENI et son président en tête « ont bien compris que la chefferie traditionnelle n’est pas en dehors de la société burkinabè, elle est la société burkinabè », etc., il y a là manifestement à tous les niveaux une confusion des genres. Personne ne dénie aux Chefs coutumiers (je rappelle que le Faso compte plus de 60 ethnies avec des organisations sociales différentes (le rapport au Chef est fondamentalement différent d’une ethnie à l’autre)), leur rôle naturels (ils sont garants des traditions et acteurs de mobilisation de leur communauté pour le développement). Il leur est tout simplement demandé de s’éloigner de la POLITIQUE PARTISANE, source de division de leur communauté et de perte de la considération que leur communauté leur voue. Pour un Chef, s’afficher partisan d’un parti politique , pire en être le premier responsable, conduit inévitablement à la destruction du tissu social qu’il est sensé maintenir voire construire. La confusion à dessein du DIMA peut être comprise parce qu’il est depuis longtemps un acteur politique partisan. Mais que le journaliste et Me Kéré aient des paroles telles que reprises dans le document montre très clairement que nous sommes loin de la construction d’une nation plurielle basée sur des valeurs démocratiques et modernes et s’appuyant sur nos cultures toutes aussi différentes. Quand on lit bien le document, on voit ce que le ministre de l’intérieur français a dit il y a quelques jours : la supériorité des civilisations !!! Ne pas avoir les mêmes organisations sociales entre nos ethnies conduit-il à une hiérarchisation des civilisations ? Je crois que non. Pour moi, ce sont autant de richesses qu’il convient de partager ensemble. Chaque civilisation a des valeurs à apporter au Faso dans sa construction d’une nation composée de nationalités que seule la colonisation a regroupées sur un même territoire. Travaillons à l’émergence d’une nation plurielle dont les racines seront profondément encrées dans nos cultures toutes riches et belles. Nos différentes cultures ont des composantes transversales ou partagées par un grand nombre de nos ethnies. Magnifions ces valeurs et construisons une identité Burkinabè !