Accueil > ... > Forum 136924

Côte d’Ivoire : Face à l’isolement africain et international, Laurent Gbagbo pour une « république gbagboïste »

30 décembre 2010, 11:37, par Yibi rawa, sonson bin rawa

Il ne faut pas que Bagbo se trompe de cible dans son pays en acculant les burkinabè qui ont fait de la Cote-D’Ivoire son lustre d’antant. Si ce n’est l’ingratititude, comment le fils d’un pays frère qu’est la Cote-d4ivoire peut aller aussi bas dans ses options historiques et intellectuelles. Que Bagbo ne se méprise pas car le Burkina le tient l’oeil pour toutes les exactions que ses hommes vont commettre sur nos compatriotes qui vivent en bonne intelligence avec kle peuple paisible et hospitalier de la Cote-d’Ivoire. Que Bagbo se rapelle de notre patrimoine commmun qu’est le chemin de fer Abidjan-Niger et aussi de la demande de bars valides des burkinabè pour le dévelopement de la Cote-D’Ivoire actuelle. Bagbo, la fin de ton pretendu héroisme te surprendra d’ici à là. Compte sur nous et le vaillmant peuple de Cote-D’Ivoire dont tu usurpe le destin.

Pour compléter l’histoire, dixit Abel Toussaint Coulibaly.

Quel est votre point de vue sur la situation inédite en Côte d’Ivoire ?

La situation dans ce pays frère qu’est la Côte d’Ivoire est particulièrement préoccupante pour nous en ce sens que nous avons beaucoup de choses en commun dont l’histoire. Avant les indépendances, ce pays s’est appuyé, avec l’aide du colonisateur, sur le nôtre pour amorcer son développement et les populations se sont parfaitement intégrées. Nous ne sommes pas des historiens mais il faut parler des vraies causes de ce qui arrive dans ce pays frère aujourd’hui. Ce qui se passe ne nous surprend pas du tout parce que depuis les années 90, dans les milieux extrémistes ivoiriens, l’on martelait à volonté qu’après le président Houphouët-Boigny, aucune personnalité du Centre ou du Nord ne devait diriger ce pays. Ainsi, bien que M. Bédié était constitutionnellement le successeur désigné du président Houphouët en cas de vacance du pouvoir, ce droit lui était déjà dénié du vivant de celui-ci.

Ce sont ces extrémistes qui ont pris le pouvoir en 2000, vous comprenez donc la suite. Il faut surtout se rappeler la fameuse "révolution" du canton Guébié dans les années 70. A l’époque, le slogan était "vive la révolution, liberté des Bété". Le drapeau ivoirien avait, lors de ce soulèvement, été remplacé au commissariat de Gagnoa par un drapeau de couleurs "vert et rouge", couleurs de l’équipe de football "Africa sport" qui, elle-même, s’appelait au début "club sportif des Bété". Heureusement que tous les Bété ne pensaient pas comme ces extrémistes prêts à tout pour être des super-ivoiriens.

Entre les deux tours de l’élection, vous avez certainement suivi les propos qui tendaient à dire que les Baoulé ne devaient pas voter pour M. Ouattara. Si ce n’est pas du tribalisme, rectifiez vous-même, car nous ne trouvons pas un autre terme juste. Pour parler de la situation de blocage, nous sommes tentés de dire que ‘’c’est bien fait’’ pour la communauté de ceux qui veulent décréter des alternances dans les pays africains. En effet, c’est cette même communauté qui voudrait voir des alternances mathématiques se réaliser à la tête des Etats africains parce que X ou Y a fait tant d’années au pouvoir. Il faut faire la place aux opposants même si les peuples veulent ceux qui gèrent leurs pays, le temps passé au pouvoir est pour eux le seul tort qui justifie leur départ. Nous constatons que ceux pour qui l’on réclame cette alternance, quand ils arrivent eux-mêmes au pouvoir, font tout pour s’y maintenir contre vents et marées. Le cas de M. Gbagbo, "le père du multipartisme", "le démocrate", "le nationaliste", "le boulanger devenu également pâtissier" en est une illustration parfaite par ce hold-up électoral en direct à la télévision. Une grande première dans le monde. Notre conviction, encore une fois, est que quand les populations que l’on dit analphabètes ne veulent pas d’un dirigeant, elles le font savoir à travers les urnes et c’est le cas de M. Gbagbo qui ne doit s’en prendre qu’aux sondages qui le donnaient vainqueur malgré l’évidence de sa minorité dans le pays.

"La folie, une maladie et l’ingratitude, un défaut"

Ce qui est plus préoccupant dans la situation ivoirienne c’est la persistance des extrémistes qui s’acharnent sur notre pays et ses ressortissants vivant en Côte d’Ivoire, au lieu de résoudre le vrai problème ethnique et régionaliste qui est posé. Nous avons suivi avec attention les propos de la porte-parole du gouvernement éphémère de M. Gbagbo puis ceux de lui-même disant des choses qui frisent le ridicule sur notre président, même s’il n’a pas le courage de le citer. Mais nous disons que si la folie est une maladie que l’on peut soigner, l’ingratitude est un défaut que seul l’ingrat lui-même peut corriger. Notre président a "veillé à cause de M. Gbagbo et des siens et au petit matin, ils lui demandent pourquoi il a les yeux rouges". Avouons que c’est le comble de l’ingratitude. M. Gbagbo a dit que notre président menaçait, à un moment de la crise ivoirienne, de le faire traduire devant le TPI. Nous lui demandons d’être patient et il saura qui va le traduire devant le TPI car c’est le TPI lui-même qui viendra le chercher très bientôt si lui et les siens s’acharnent contre des innocents. Mais que représente l’ingratitude à côté du racisme, du tribalisme ou de la xénophobie transformés en système de gouvernement par M. Gbagbo ?

Nous voulons dire à ceux qui s’attaquent à notre pays et aux Burkinabè où qu’ils vivent de savoir qu’ils finiront humiliés par l’histoire. Il faut s’en prendre, dit le proverbe burkinabè, "au lieu où l’on a trébuché et non à l’endroit où l’on est tombé". Le boulanger a utilisé cette fois la mauvaise levure, ce qui lui vaut de ne pas avoir de preneur pour son pain. Les violences verbales ou physiques ne resteront pas impunies parce que le TPI est à l’affût, prêt à arrêter et juger M. Gbagbo et ses acolytes qui projettent de mettre la Côte d’Ivoire à feu et à sang pour empêcher qu’un "nordiste" ou un "centriste" gouverne le pays comme l’avait déjà fait son cousin Gragbé Gnangbé dans les années 70. Nous voulons mettre en garde ces racistes prétendus dirigeants de la Côte d’Ivoire contre toute escalade tendant à trouver des boucs émissaires à une division née il y a plus de 30 ans avec la fameuse révolution du canton Guébié.

Eh oui ! La 1re rébellion armée en Côte d’Ivoire est bel et bien partie de la région de M. Gbagbo et il le sait comme tous les Ivoiriens. A l’époque, ce sont les Baoulé qui étaient visés par les acteurs de cette "révolution des Bété" et cela se passait dans les années 1970. Le président actuel de notre pays n’était pas chef d’Etat. Il faut que les Ivoiriens qui se réclament de l’héritage de cette fameuse révolution disent exactement au monde entier ce qui s’est dit à cette époque et qui sous-tend tout ce qui se passe aujourd’hui dans ce pays, à savoir "libérer les populations du Sud de "l’emprise" de celles du Centre et du Nord", selon la volonté de ces extrémistes minoritaires. Qu’ils avouent que la première tentative de partition du pays n’est pas venue du Nord mais de la région de M. Laurent Gbagbo où l’on retrouve la plupart de ces extrémistes. A notre connaissance les ex-rebelles du Nord n’ont jamais renié les couleurs orange, blanc, vert du drapeau ivoirien, ce que les acteurs de la première tentative de partition ont fait en substituant à Gagnoa sur un édifice public au drapeau actuel, un autre. Quand des historiens falsifient l’histoire, ils représentent une honte pour l’Afrique. Souvenons-nous que cela se passait du vivant du président Houphouët-Boigny. Dire aujourd’hui que le Burkina Faso est pour quelque chose dans ce qu’il est convenu d’appeler la gestion tribale de la Côte d’Ivoire est tout simplement ridicule pour des personnes qui aspirent à diriger un pays.

Il faut aussi se rappeler que toutes les tentatives de coup d’Etat contre le président Houphouët ont été l’œuvre de personnes ayant un lien direct ou indirect avec la région de M. Gbagbo, elles ne venaient ni du Centre, ni du Nord. C’est bien de ne parler que de la rébellion au Nord mais que l’on ait au moins la dignité de se rappeler l’histoire de la Côte d’Ivoire. Les extrémistes, faute d’avoir réussi à l’époque, à acquérir "la liberté des Bété" pensent l’avoir acquise à présent et c’est tout le sens que l’on doit donner au slogan de campagne du camp Gbagbo "on gagne ou on gagne", et à son refus de céder le pouvoir au président démocratiquement élu. Nous sommes respectueux des valeurs de la république et de la démocratie et pensons que M. Gbagbo, dans un sursaut patriotique, rendra le pouvoir. Les Ivoiriens ont assez souffert de cette division née dans le canton Guébié et les héritiers de ce système xénophobe ont assez "roulé le monde dans la farine".

Pour avoir une idée claire autour de M. Gbagbo, vous avez Bouhoun Bouabré, Désiré Tagro, Kadet Bertin, Alcid Djédjé, Blé Goudé, etc. Tous de la même région et de la même ethnie que lui, et qui sont le reflet de l’extrémisme sous le couvert de l’ethnie. Nous connaissons l’histoire de ce pays et les quelques personnes du Nord ou du Centre que l’on place à tel ou tel poste pour tromper la vigilance des observateurs ne nous font pas perdre de vue le vrai problème de la Côte d’Ivoire qui remonte, en réalité, à la première tentative de partition du pays organisée dans la région de M. Gbagbo. Alors, qu’il cesse la permanente fuite en avant parce que l’histoire le rattrapera tôt ou tard si ce n’est déjà fait. Vos vœux pour 2011.

Nous souhaitons que la paix et l’amour continuent de régner dans les cœurs au Burkina Faso. Que la paix revienne en Côte d’Ivoire, en Afrique et dans le monde. Nous souhaitons santé, prospérité et bonheur à chacun et à tous. Que Dieu bénisse notre pays et bénisse ses détracteurs pour qu’ils soient témoins de son émergence.


LeFaso.net
LeFaso.net © 2003-2023 LeFaso.net ne saurait être tenu responsable des contenus "articles" provenant des sites externes partenaires.
Droits de reproduction et de diffusion réservés