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ALTERNANCE DEMOCRATIQUE : Le Mali s’élève, Djibouti s’enfonce, le Burkina hésite

21 avril 2010, 10:43, par Paris Rawa

1- "Le temps et l’énergie que vous mettez à vous maintenir au pouvoir, vous ne les mettez pas à travailler et à développer votre pays" C’est ce qu’affirmait Sarkozy pour justifier la limitation qu’il a faite inscrire dans la constitution française à 2 quinquennats pour le mandat présidentiel. Ce n’est que juste du bon sens !

2- La limitation du nombre de mandats a plusieurs avantages :

- Le président limite son action pour être plus efficace afin de pouvoir présenter un bilan sérieux au bout de 10 ans. Ainsi il se préoccupe d’avoir un bon bilan au lieu de perdre son temps en disputes inutiles et en manigances de toutes sortes pour écarter ses "rivaux" dans l’opposition et au sein de son propre parti afin de s’assurer de pouvoir être toujours réélu d’un mandat à l’autre.

- La limitation produit une garantie objective d’alternance pacifiée et aide le débat politique à ne pas trop se focaliser sur la personne mais sur son programme politique. Et ainsi, avec ce respect des personnes, davantage de gens sérieux et de grande valeur (qui n’ont pas envi de se faire insulter pour rien comme c’est le cas maintenant) peuvent s’intéresser à la politique pour faire avancer leur pays.

- La limitation du mandat présidentiel évite aux autres candidats à la présidence, qu’ils soient du parti au pouvoir ou de l’opposition, de gaspiller trop d’énergie pendant des décennies pour évincer celui qui se maintient au pouvoir. Sinon ces candidats parviennent au pouvoir trop fatigués ou ayant usé leur lucidité dans un long combat pour le pouvoir. C’est un peut le cas pour Me Wade au Sénégal et Gbagbo en CI quand ils sont arrivés enfin au pouvoir...

- La régularité de l’alternance lié à la limitation du mandat présidentiel entraine le renouvellement de la classe politique et poussent les candidats à se préparer sérieusement à gouverner efficacement car ils savent que s’ils ont la chance d’arriver au pouvoir, ils auront une durée limitée pour faire leur preuve. Cette condition éliminer du même coup les candidats farfelus qui, une fois au pouvoir voudrait prendre 1 ou 2 quinquennats avant de devenir efficace et retarder ainsi tout la nation pour qui, chaque année de retard est déjà une catastrophe.

3- Dans la situation actuelle du débat au Burkina Faso, le silence du président du Faso est non seulement une faute par rapport à sa fonction (cf. art 36 de la constitution) et un manque de respect par rapport au Peuple Burkina pour lequel il aurait dû organiser ce débat désordonné que les uns et les autres font en sont nom.

- Rappel : Article 36
Le Président du Faso est le chef de l’État. Il veille au respect de la Constitution. Il fixe les grandes orientations de la politique de l’État. Il incarne et assure l’unité nationale. Il est garant de l’indépendance nationale, de l’intégrité du territoire, de la permanence et de la continuité de l’État, du respect des accords et des traités.

OUI au Burkina, nous dépensons beaucoup d’énergie depuis 23 ans, les uns pour maintenir Blaise Comparé au pouvoir, et les autres pour obtenir un changement à la tête de l’État. Toute cette énergie et tout ce temps est soustrait à l’effort de développement de notre pays. Va-t-on continuer une telle folie ou se résoudre à plus de sagesse ? C’est triste que l’on puisse même poser cette question !


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