Deuil à l’Université Ouaga II : Le Pr Soulama conduit à sa dernière demeure

Mon cher professeur
Que dire encore de plus
Après ces oraisons
Ces kyrielles de louanges
Que seule l’Afrique a le secret
Le secret de ne reconnaitre le mérite
De ses valeureux combattants
Qu’outre tombe
Oui Professeur,
J’ai trouvé du nouveau
Du neuf qui me permet de comprendre
Qu’ils ont raison ces africains
Comme certains, vous avez choisi
D’abord de bosser « au-delà » de l’argent
Pour ensuite servir votre continent si haut
Où ceux qui s’accrochent à ce truc endiablé
Ceux qui ne rêvent que du « cercle vertueux de la richesse »
Ne pouvaient nullement savoir vous le reconnaitre
Oui professeur
J’ai encore trouvé à dire
Qu’il faut que mon pays
Risque d’être le désormais
Cynique pays des hommes intègres
S’il n’apprenne à redorer son blason
J’ai partagé la colère,
Oui la peine
De ces nombreux étudiants
Si durement éprouvés
Et qui se désolaient le P.R
C’est ainsi qu’ils vous appelaient
Pr pour professeur mais
Aussi pour reconnaitre en vous le père
Oui, ils étaient tristes
En découvrant que vous êtes parti
Seulement chevalier
Et encore des palmes académiques
Pr, je pense que je les comprends
Vous n’avez pas été journaliste
Ni un homme de média
Un de ces emplois où
Même quand vous toussez
Vos collègues se feront le devoir
De nous ennuyer avec

Vous n’avez pas été un activiste politique
Un des ces métiers qui vous dote
Même si votre visage, public
Est le seul témoin de vos mérites
Du visa de la reconnaissance officielle
A moins de jouer la vilaine carte

Oui professeur
J’ai encore à vous dire
A vous dire merci
Merci de témoigner à ces générations
Que l’humilité est vertu cardinale
Mais ils l’auront compris
C’est celle des grandeurs

Enfin professeur
Je leur dirai merci
Merci en votre nom
A la promotion 2009 du DEA –PTCI
Elle qui, en toute prémonition
Avait choisi de vous incarner
En se baptisant
Promotion Souleymane SOULAMA

Professeur
Eux n’auront pas le remords
Celui de ces nombreux
De vos compatriotes
Qui s’en mordent les doigts
De n’avoir pas su de votre vivant
Vous dire simplement merci
Vous dire que les avez rendus croyants
Croyants en l’Homme
Et non à l’argent.

Reposez en paix

SANKARA Karim
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