> Sahel burkinabè : Voir l’Oudalan et renaître

Excellent, palpitant. Les mots ne suffisent pas pour magnifier ce récit. Beaucoup de lecteurs l’ont déjà fait avant moi. Pour ma part, un presque natif de Gorom-Gorom (terre de repose en Sonraï), car ayant passé toute mon enfance dans cette ville et ayant également bénéficié des enseignements de "Monsieur Kaboré Tiga Alfred" durant toute mon école primaire, c’est un hommage juste qui me fait revivre tant d’émotions passées. La région de tous les contrastes, suis-je améné à dire. A la saison sèche et aride tant décriée de cette partie du monde, alterne une manignifique période hivernale où l’abondance des paturages et de l’eau fait oublier un instant les inquiétudes. Beaucoup de fonctionnaires et de commerçants ont fini par s’y établir, tant il est vrai qu’il s’agit d’un havre de paix. Que dire de la montagne "tondikara" (pierre blanche) entre la ville et l’aérodrome où les enfants accourent à chaque fois qu’un hypothétique avion s’y pose ? Que dire des parties de pêche dans les 3 mares appelées "banguia" que compte cette ville, lorqu’elles s’assèchent ? Que dire du FESTICHAM (festival dédié au châmeau) ? Allez admirer la foule bigarée de la prière marquant la fin du Ramadan et dégustez le monton de Tabaski sur place. Point de commentaire.
Je finis mon propos juste pour rappeler que courant Août 2006, les 3/4 de cette ville était sous les eaux en l’espace d’une pluie. Véritables images appocalyptiques (lefaso.net a consacré quelques articles là-dessus). Durant toute cette période, la population y vivait comme entièrement oubliée du pays. Heureusement que les ONG sont passés par là. C’est dire la fragilité de ce joyau de notre pays, qui si l’on y prend pas garde, finira par disparaître un jour. Au grand désaroi des touristes.
Fofo (merci) Mr Barry.