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Terrorisme au Burkina : Deux ou trois choses apprises du rapport « Global terrorism index 2023 »

26 mars 2023, 09:11, par kwiliga

Si le rapport publié par l’Institut pour l’économie et la paix est édifiant, il ne mesure l’impact du terrorisme qu’en terme d’attaques et de victimes.
Or, il m’apparait que de nombreux paramètres sont à prendre en compte, comme la partie du territoire effectivement contrôlée par l’état, en considérant également le contrôle des ressources (vivrières, minières,...), les pays sous dictature militaire ou la population est en révolte (si, si, il y en a), les pays où, les terroristes ayant pris le pouvoir, ils se trouvent en bute à d’autres terroristes, la nature des attaques (frontales contre des FDS, attentats suicides,...), le fait religieux,... et beaucoup d’autres.
Retrouver dans ce classement le Burkina devant le Mali, ne reflète pas, à mon sens, les réalités vécues par nos populations.
Le Mali est un état failli, les FAMa et les mercenaires de Wagner, ne contrôlant guère qu’un triangle au sud de l’axe Kayes-Bamako-Sikasso, le reste du pays est sous la coupe de groupes armés de toutes sortes et d’affiliation diverses et fluctuantes. On y retrouve principalement :
- Des groupes armés touareg (MNLA, HCUA,MAA,...), qui devant la faillite de l’état et les attaques dont ils sont victimes, viennent de fusionner.
- Des groupes affiliés à Aqmi, branche sahélienne d’Al Qaïda (GSIM ou JNIM en arabe, Katiba Macina,...).
- Des groupes affiliés à l’EIGS.
Bien entendu, comme le dit si bien Monsieur Sana, il y a comme chez nous, "beaucoup de pêcheurs en eaux troubles que sont les bandits, trafiquants et autres contrebandiers", qui changent d’alliance et d’allégeance au gré de l’Harmattan.
Depuis plusieurs mois, des batailles rangées opposent ces divers groupes, si bien que Iyad Ag Ghali (chef du GSIM) s’est entretenu dans la plus grande discrétion avec son ancien rival, l’ex-général de l’armée malienne El hadj Ag Gamou (leader du Groupe d’autodéfense touareg Imghmad et alliés) dans l’objectif de s’organiser pour combattre l’Etat islamique dans le Grand Sahara et tenter de composer dans une région sur laquelle Bamako n’a plus de prise.
Sources : Africa news, Le Monde diplomatique, Le Monde Afrique, Africa Intelligence.


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