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Étudiantes et mères : Devront-elles à terme choisir entre la garde d’enfants et la poursuite de leurs études ?

14 mars 2023, 10:11, par Kouda

Avant tout propos je tiens à présenter mes excuses aux lecteurs et aux lectrices que mes propos pourraient choquer.

Voici un hymne à l’irresponsabilité, à la malhonnêteté, à l’égoïsme extrême et au manque de courage.
Cet écrit traduit la méchanceté de ses deux auteurs. M. Kouanda, même si vous êtes un ancien de l’ANEB, vous devriez avoir le courage de dire la vérité aux responsables de l’ANEB et aux étudiants. Avec un tel esprit, on ne peut rien attendre de vous en termes d’intégrité et de la défense de l’intérêt commun.
Votre écrit me rappelle l’attitude des syndicats face à la proposition du gouvernement du MPSR 2 de prélever 1 % du
salaire des travailleurs des secteurs public et privé pour financer l’effort de guerre. Les responsables syndicalistes, ne voyant que leurs intérêts purement égoïstes, ont rejeté en bloc cette proposition du gouvernement et ont fait dans le dilatoire. Ils ont suggéré au gouvernement doit résorber les restes à recouvrer, les chèques impayés, imposer plus les mines et les autres niches fiscales, juger les dossiers de crimes économiques, lutter contre la corruption et les détournements...
J’aurai compris si les syndicats avaient conditionné leur acceptation de la proposition du gouvernement en disant, nous sommes d’accord pour céder 1 % des salaires du privé et du public, pendant 6 mois par exemple, avec la condition que dans cet intervalle l’Etat redouble d’efforts pour éponger les restes à recouvrer, augmenter l’imposition des mines, aller vers les niches fiscales, lutter contre la corruption, les détournements et gaspillages et tout ce que les syndicats voudront. Au bout des six mois, si le gouvernement ne commence pas ce que les syndicats exigent, ils sont légitimés à refuser de consentir la poursuite du prélèvement de 1 % des salaires.
Au lieu de cela, nous avons eu droit à une hausse de 100 FCFA du prix de l’essence, ce qui a, à son tour, entraîné une cascade de renchérissements des prix des autres produits de consommation, pénalisant du coup tous les Burkinabè car grévant plus fortement leur pouvoir d’achat que la mesure suggérée par le gouvernement. Les hausses des taxes sur les boissons alcoolisées et non alcoolisées et d’autres produits par l’Etat ont aussi induit leur lot d’augmentations de prix. Je devine que nos grands syndicalistes sont très heureux des résultats de leurs attitudes.
M. Kouanda et Mme Pambé manquent de courage et préfèrent mentir aux étudiants pour garder une opinion favorable auprès d’eux. Mieux, ils bernent ces étudiants en leur faisant croire qu’ils sont les "citoyens élus" de la république, à qui l’ensemble des autres Burkinabè doit tout, y compris des crèches dans les universités publiques pour les enfants des étudiantes. L’Etat qui s’occupe déjà des étudiants et étudiantes grassement (logement, restauration, santé, aide financière, frais de scolarité dérisoires...) des universités publiques doit encore prendre en charge les enfants des étudiantes de ces universités. Pendant que nous y sommes, pourquoi ne pas demander la construction d’écoles maternelles et primaires par les universités publiques au profit de ces enfants d’étudiantes ?
Mettre au monde un enfant est une décision individuelle, privée et on s’y prépare et on s’assume. On ne met pas au monde un enfant pour ensuite exiger que d’autres s’en occupent.
Le président de l’Université Norbert Zongo n’a pas interdit la scolarisation universitaire aux étudiantes mères. En personne responsable, consciente de sa responsabilité et de celle de l’université, il interdit l’accès des enfants aux salles, amphithéâtres, laboratoires et autres salles d’activités pédagogiques car si un drame ou un incident se produit, la responsabilité de l’université et de son président est engagée. C’est ainsi que raisonnent des personnes, éducateurs et responsables. Ils ne se contentent pas de faire dans le mensonge, le dilatoire et la démagogie. Rappelez-vous la bousculade dans un restaurant universitaire de Koudougou qui a causé la mort d’un étudiant.
Mme Pambé, vous co-écrivez que des étudiantes mères viennent avec des nounous tellement petites qu’elles ne peuvent pas leur confier en toute sérénité la garde de leurs enfants. Ah bon ? Les étudiantes mères ont droit à la
scolarisation tandis que les enfants d’autrui, très jeunes, sont cantonnées au rôle de garder, aider à garder ou surveiller les enfants de ces étudiantes. Donc ces fillettes n’ont pas droit à l’école ?
C’est vraiment pathétique de la part d’une mère, d’une enseignante, d’une démographe qui prétend défendre la promotion de la femme.

Si comme vous le dites, ces étudiantes sont issues de milieux défavorisés, ne croyez-vous pas qu’il serait préférable pour elles de privilégier leurs études, cet ascenseur professionnel et social, qui leur donneraient le maximum de chances de sortir de leurs conditions extrêmement modestes ? Pourquoi se presser pour faire des enfants avant 25 ans par exemple ? En encourageant ces comportements, en réalité, vous défendez la reproduction de cette misère dans laquelle se trouvent ces étudiantes.
Comme les responsables de l’ANEB manquent de lucidité et d’intelligence et voient en toute décision de l’administration une occasion de s’opposer pour s’opposer, ils croient que vous défendez leur cause alors que c’est en réalité le contraire.
Vous dites que ces étudiantes enfantent du fait de la pression sociale, et bien, que ceux et celles qui ont fait pression sur ces étudiantes pour qu’elles accouchent les aident à s’occuper de leurs enfants pendant qu’elles suivent les cours à l’université.
Sincèrement, je suis déçu des "intellectuels" malhonnêtes, irresponsables, incapables de grandir avec les différentes étapes de leur vie.
Cette lâcheté a conduit notre pays dans les problèmes que nous connaissons et continuera de nous y maintenir pendant longtemps encore.
Vous proposez de mettre une salle à disposition dans laquelle les enfants seraient gardés. C’est encore une autre preuve de votre mauvaise foi car c’est la même ANEB qui chaque fois qu’elle évoque les retards académiques dénonce
l’insuffisance criarde des infrastructures dans les universités publiques. Comme par magie, ces infrastructures qui ne suffisent pas quand il s’agit de régulariser les années académiques, sont suffisantes au point qu’on en réserve aux
enfants des étudiantes, avec éclairage, entretien, ventilation, garde par des vigiles. Pendant que nous y sommes, pourquoi n’avez-vous pas demandé la mise à disposition de pédiatres aussi ?
Vous trouvez le moyen de soutenir des responsables de l’ANEB goujats, malpolis qui utilisent un ton méprisant et insultant à l’égard des autorités universitaires, par ailleurs leurs enseignants. Ce type d’étudiants ne donnera rien de bon demain.
Voici des étudiants et étudiantes dont la priorité des priorités doit être de finir leurs études mais qui trouvent le moyen de s’occuper à autres choses qu’à leurs études.
Madame la démographe, pour finir, faite une étude pour connaître la composition par religion par exemple, des étudiantes mères et revenez exposer vos résultats pour qu’on discute à nouveau.


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