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In memoria : Benjamin YUGMA

8 mars 2023, 23:42, par Mechtilde Guirma

Thérèse m’déemba, je n’avais pas encore su que ton mari était décédé. Toutes mes condoléances. Je me souviens encore, quand collégiennes à Kologh-naaba nous étions, on se racontait l’expérience de nos randonnées en vacances chez nos grands-parents maternels, toi je crois à Nagréongo et moi à Boughtenga sur la même grande route de Koupéla. Certes dans ton métier de sage-femme, tu en a tiré profit c’est sûr, la vie au village pendant la saison des pluies, la nuit nous dormions de part et d’autre sous la case ronde de nos grands-mères après qu’elle nous ait conté une légende. Elles entretenaient le feu du foyer en ajoutant de temps à autre des branches et des feuilles fraîches qui dégagent de fumées odorantes et parfumées pour chasser les moustiques. Moi aussi ce que je ne savais pas, encore, c’est que nous étions en plein apprentissage, de façon empirique, il est vrai, des Sciences sociales, politiques, et même économiques puisqu’on ne manquait pas les marchés tous les trois jours, les sossossé, les gestes et les manifestations ludiques des paysans, la nouvelle pièce de 5 F qu’ils appelaient : Sacalsis, Hamadsissé, ou Jeanbatissi (c’était inconscient, on ignorait encore et même on était loin de deviner, ce que cela pouvait avoir comme connotation ou écho du souvenir de nos jours). Parce que tout simplement la pièce a été fabriquée en 1956 mais que eux ils traduisaient cela dans leur vécu quotidien, pour marquer (au passage de leur vie) une époque donnée. Belle leçon de résilience philosophique qui a résisté à l’usure du temps et qui a continué jusqu’à nos jour ou, plutôt, jusqu’alors pour maintenir nos peuples dans la cohésion totale avant qu’on ait raison d’elle aujourd’hui. Les intellectuels, qui ont suivit cette époque, je veux parler de celle de ton mari et de ses promotionnaires (y compris la nôtre), nous comme lui dans l’enseignement ont su traduire cette philosophie, de l’amour d’autrui, de résilience comme l’exprime si bien l’internaute ci-dessus le sieur Toguyeni Harouna. Ce qui m’incite à dire que quoiqu’il en soit des bouleversements du monde et dont notre pays ressent les effets de plein fouet, il y a encore, ma chère Thérèse, de l’espoir pour l’avenir et tout n’est pas perdu. Pour ce mérite dont tous les deux vous êtes auteurs, vous avez accouché ensemble des esprits et de corps qui vous sont aujourd’hui redevables en souvenir, en pensées inoubliables. En fois de quoi, je témoigne pour lui et toi.

Que Benjamin repose en paix dans le Seigneur.


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