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Burkina Faso - Côte d’Ivoire : Plaidoyer pour des relations diplomatiques plus apaisées entre deux « frères siamois »

10 février 2023, 21:24, par Renault HÉLIE

@lamoussaa
M. lamoussaa,
Pour aller un peu dans votre sens, d’après mes propres souvenirs d’étranger :
En Côte d’Ivoire, entre 1945 et 1980, on disait que la seule main d’œuvre existante était en gros forcément sahélienne et musulmane, car les ivoiriens « locaux » non sahéliens étaient réputés ne pas accepter de « vrai travail », dont le travail manuel. On disait que « l’ivoirien ne peut-être que gardien, fonctionnaire ... ou ministre » pour résumer la division du travail de façon expéditive. Mais ensuite, les sahéliens ont fait souche en CI, et une proportion importante d’ivoiriens a une ascendance sahélienne, à commencer par Ouattara lui-même, au grand-dam de certains ivoiriens du sud.
Le développement de la Côte d’Ivoire doit beaucoup à l’arrivée du train à Bobo-Dioulasso en 1934 et au percement du canal de Vridi en 1950.
Donc, oui, on peut dire que les flux d’échanges entre la CI et le BF n’ont vraiment démarré que dans les 20 ou 30 dernières années de la colonisation, et que la main d’œuvre sahélienne du nord de la CI, de la Haute-Volta et du Mali a beaucoup contribué au développement de la CI.
Sinon, en dehors du train, oui, il est sûr que les routes commerciales « naturelles » de l’ex-Haute-Volta passaient beaucoup par le Ghana pour ce qui est du centre du BF, et, à l’est, ces routes passaient aussi par le Bénin et le Togo. Voir l’histoire de la fortune de El Hadj Oumarou Kanazoe, qui doit beaucoup aux routes du Ghana, du Togo et du Bénin...
Bien entendu, les masses importantes qui peuvent être transportées par train rendent vitales les lignes de chemin de fer. En effet, les routes s’abiment vite en Afrique, surtout avec les grandes pluies, en tout cas plus vite qu’un chemin de fer. Bien entendu, les CdF doivent aussi être entretenus avec soin...
Si je me prends à rêver d’un super-développement de l’Afrique de l’ouest, j’imagine forcément de puissantes lignes de CdF, Accra-Ouaga, Lagos-Cotonou-Lomé-Accra-Abidjan, Dakar-Ouaga, etc., lignes parcourables à 80-120km/h.
J’ai toujours trouvé étrange que l’entretien et la construction de lignes de CdF n’aient pas été menés de façon plus énergique en Afrique depuis 1960 ; la route NE SUFFIT PAS à développer l’économie. Certaines lignes ont même failli disparaître...
Que seraient l’Europe, l’Amérique du Nord, la Chine, l’Inde ou la Russie sans les CdF ?


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