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Pape François à Kinshasa : « L’Afrique n’est pas une mine à exploiter ni une terre à dévaliser »

3 février 2023, 08:57, par Mechtilde Guirma

@ Alexio,
Attention aux critiques faciles contre le Pape chef de l’État du Vatican, on voit que vous saisissez très mal la diplomatie du Saint Siège :
À l’ONU où toutes les décisions du monde sont prises, le poste du Saint-Siège est un post d’observateur. Ce qui veut dire que le pape n’a pas d’autorité ni même de voix pour voter les lois. Mais il peut signer des concordats et des conventions ou refuser de les signer s’ils sont contre les intérêts de l’humanité en général et particulièrement contre la doctrine sociale de l’Église et de son Magistère et contre l’État du Vatican. À ce moment c’est tous les catholiques du monde entier qui sont concernés, sans compter qu’il y a des États catholiques. Cependant ces concordats et conventions signés par le pape ou ses représentants, profitent aussi aux États non catholiques et à toutes les autres religions sans distinction par la clause de la Nation la plus favorisée, ce qui veut dire que les droits accordés au Pape s’étendent ipso et facto sur tous ces États. Car l’Église étant universelle, il n’y a pas de discrimination possible pour qui que ce soit. Mais ce n’est pas toujours que le Pape gagne gain de cause. Par exemples :
- À la rencontre de Beijing, en septembre 1995 (je crois) pour décider de la question de la famille, tous les pays musulmans se sont rangés derrière le Pape Jean-Paul II pour s’opposer au mariage homosexuel initié et promu par les ONG. Il ne fallait pas voir comment le Pape fut traité de conservateur qui se mêle à des Djihadistes contre le droit de l’homme de disposer de son corps et de son sexe. La délégation des femmes de notre pays composée de catholiques, de chrétiennes et musulmanes, sont revenues montées contre le Pape. Sidérée et causant à part avec l’une d’elle pourquoi elles ont osé une telle forfaiture ? Elle m’a répondu qu’il a fallu faire pression sur Blaise Compaoré pour qu’il accepte parce que notre pays avait été menacé de coupure d’aides internationales et des bailleurs de fond (qui gèrent d’ailleurs à guise les ONG, les créent et les financent à profusion sans demander des comptes).
- la France du président Jacques Chirac était très puissante avec son droit de Veto à l’ONU. Lui, son premier Ministre Alain Jupé et son Député Christine Boutain avec toute son équipe et son parti au gouvernement et à l’Assemblée se sont battus à corps perdu pour s’opposer au Pacs (Pacte civil de solidarité) qui autorise l’union homosexuel sans succès. On se rappelle aussi des joutes oratoires du Cardinal Philippe Ouédraogo, avec Bankimoon. Notons que le Pape peut appliquer des sanctions au monde catholique à savoir l’excommunication. Mais est-ce vraiment la solution face à cette puissance que sont les lois de la République ? Est-il vraiment indiqué que l’Église fasse encore l’usage de l’inquisition dont elle a vécu autrefois l’amère expérience ? ». S’en remettre à Dieu et à son jugement dernier contre les fautifs ne semble-t-il pas la meilleure option plutôt que de le condamner à déréliction totale ? En tout cas le Pape François s’est prononcé sans fioritures : « Qui suis-je moi pour les condamner surtout quand ils cherchent Dieu ? » a-t-il déclaré. En effet : « Ne jugez pas et vous ne serez pas juger » déclare le Sermon sur la montagne ! Ce qui ne veut pas dire qu’il est prêt à bénir des mariages homosexuels : Nuance ! De passage remarquons que le Pape Benoît XVI a dû démissionner dans la force même de la plausibilité de ses arguments et reformes. Et ce sont des « catholiques » qui lui ont montré la porte. Et c’est encore les mêmes qui ont voulu faire croire à une mésentente entre lui et son successeur François, l’accusant de détruire ses œuvres. De prétendues voyantes (dont nous connaissons d’ailleurs certains de leurs fonds mafieux) même le traitent d’« Anté-Christ ». Pourtant Ceux qui observent de l’extérieur et de loin voient autrement les choses. C’est la question de fond : comment appliquer les réformes des Papes de façon uniforme dans les localités ecclésiales, quand on sait que l’église, non seulement ne se définit plus en terme de ceux uniquement de la vie consacrée qui la dirigent, ou de l’aire qui la circonscrivait seulement à Rome et environnants, mais de toutes les communautés ecclésiales tant locales que de la planètes toute entière. Et tous les papes qui se sont succédés ont connu les même problèmes et critiques jusqu’à nos jours : l’Afrique vit dans l’ère de l’inculturation et du dialogue inter-religieux. L’Europe a un problème de la ré-évangélisation. Les Amériques s’engluent dans celui de la mondialisation. Dans certain pays également, la voix Urbi et Orbi du pape peine encore à trouver écho dans les media. Comment ces deux Papes qui évoluent dans le strict respect de Vatican II pouvaient-ils s’opposer pour une simple question de « Modus Opérandes » ? Certes une discussion assez animée, sans doute peut avoir existé ? Mais pas plus. !
En conclusion les suggestions de mes devanciers : « Le développement passe par la formation et l’instruction et la volonté de faire », Et les enseignements du Président Jacques Chirac sur ces valeurs démocratiques bien soulignées : « Soyons inventifs, audacieux et conquérants », peuvent nous aider à comprendre la diversité humaine que gère le Pape, et nous à notre tour l’aider afin qu’il ait les coudées franches pour nous aider à vaincre les forces maléfiques qui détruisent nos familles dévoient nos enfants : Cette aide, fondement de paix de sécurité et de développement tel que nous souhaitons de lui.


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