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Commune de Ouagadougou : Le Mogho Naaba Baongo invite la délégation spéciale à privilégier l’intérêt collectif

10 août 2022, 13:25, par Dibi

Une délégation spéciale de la commune de Ouagadougou chez le Mogho Naba ? pourquoi pas !
Pour des conseils ? Est-ce à dire qu’à Fada, à Dori, à Dédougou, à Bobo, à Banfora, à Gaoua, à Tenkodogo, ..., les municipaux devraient en faire de même ? Est-ce à dire que les services administratifs, techniques, urbanistiques et sociaux ... de la ville, de la capitale, manquent tant et tellement de compétences professionnelles au sein des différentes instances et bureaux municipaux de la ville, que cela les amène à aller quémander des conseils à ce grand féodal ethnique dont le respect exige par ailleurs qu’il s’impose une certaine discrétion, pour ne pas donner le sentiment que ce pays est une monarchie, ou une République ethnocentrée légitimement caporalisée par des éléments compradores ethnicistes néocoloniaux, médiocres et décidés à dévoyer la Nation-peuple que nous voulons tous, par delà toutes nos diversités.
Notre problème ici, reste le fait que certains éléments du compradorat local burkinabè peinent à tenir compte de cette diversité de notre peuple. C’est un obstacle majeur à la construction d’une nation unifiée, même passé sous silence !
Cette donnée échappe, sans nul doute, à ces rois et roitelets du bloc ethnique mossi. Mais les élites politiques civiles et militaires qui sont engagées dans la construction nationale, doivent, même d’un point de vue bourgeois, savoir les limites à respecter ; car la nation, en science politique, découle d’une certaine dynamique d’unification opérée par la bourgeoisie nationale , même compradore et non par une monarchie restée féodale et culturellement fossilisée.
Penser le contraire relève de la médiocrité et prépare des lendemains de déchirures, dans un pays où les délitements sociaux sont déjà très importants à tous les niveaux. Et il faut arrêter de donner l’illusion que la monarchie mossi et les monarques mossi sont la solution à nos problèmes, quand on sait par ailleurs, que ces entités d’un autre âge, participent à la prédation néocoloniale de ce pays. On sait que les multinationales minières occidentales leur versent des royalties (en millions de Francs CFA par an) en tant que détenteurs de la terre. Une aberration et une scandaleuse distorsion du droit positif appliqué dans tous les Etats modernes où le sous-sol, en droit, appartient à l’Etat, c’est-à-dire à la Nation entière, et non au détenteur de la terre, même roi ou paysan roturier.
Mais cette entorse et anomalie juridique court au Burkina-Faso, depuis l’avènement de Blaise Kouacou Compaoré en 1987 et le boom minier des années suivantes ; boom minier de prédation impérialiste et néocoloniale dont notre peuple peine à voir les retombées concrètes.
C’est à se demander à quoi servent ou s’occupent nos intellectuels ? Nos économistes de la monnaie et des Finances publiques ? Nos juristes du droit minier ? A quoi servent nos universités, nos urbanistes, nos techniciens de l’aménagement des territoires, quand c’est le roi des Mossi qu’une Délégation spéciale municipale va, en courbettes et génuflexions d’équerre consulter ?
Tout indique que les régressions, les conservatismes les plus rétrogrades, nous sont vendus ici, avec zèle et esprit acritiques par les médias et leaders d’opinions néocoloniaux, comme des solutions-miracles. Et c’est bien triste !
Le génie créateur à libérer et tant souhaité à notre peuple par Thomas Sankara, semble évaporé, piétiné par les nombreuses cliques de médiocres et d’obscurantistes néocoloniaux qui pullulent dans les OSC et la classe politique de vendus aux affaires ! C’est franchement désespérant !
Na an an lara, an sara !
La patrie ou la mort !


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