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Demande de pardon de Blaise Compaoré : « J’aimerais que le Burkina apprenne de la justice rwandaise rendue aux génocidaires », Enoch Havyarimana

28 juillet 2022, 17:50, par Kouka

J’étais tout jeune mais je me souviens et je me souviendrai à vie de cette douleur vive que j’ai endurée toute la nuit du 15 octobre 1987, l’oreille collée à ma radio, espérant que Blaise ait échappé au Coup d’Etat et qu’il organiserait la riposte à laquelle je savais que les putschistes ne pourraient résister car toute la population serait du côté de Blaise.
Hélas, au petit matin, le communiqué des putschistes a été signé Capitaine Blaise COMPAORE, et s’ensuivit des injures inqualifiables contre Thomas SANKARA.
Alors je tombai malade et ma mémoire est toujours gravée de cet épisode tragique de la vie de mon pays où, malgré mon jeune âge, je compris que la seule justification possible d’un tel acte était l’appétit des biens matériels.
La suite, je l’ai aussi vécu, Ces gens et leurs proches se sont vachement enrichis et surtout n’ont jamais assumé le coup du 15 octobre, mais ont même distillé dans les esprits la thèse de la légitime défense ou de l’accident.
Cela, jusqu’au procès, où la confrontation des protagonistes a conduit les juges à donner le verdict que l’on sait nonobstant le refus de reconnaitre la moindre implication même involontaire de certains acteurs clé ou même le refus de comparaître d’autres.
Comment donc croire en la sincérité de cette demande de pardon quand son auteur n’a ménagé aucun effort pour nier toute responsabilité dans les faits commis et même a refusé de se présenter pour donner sa version des faits car ne se sentant pas concerné ?
Cette demande de pardon se présente alors comme étant la continuité d’une stratégie de dénie de responsabilité directe des faits, mais de responsabilité morale de faits qui auraient pu être commis sous son magistère, passant ainsi le verdict du procès en perte et profit pour aller vers l’essentiel : la réconciliation et la paix, sous peine de voir le pays disparaître en tant que nation.
A t-on donc d’autre choix que de pardonner pour vivre en paix notre misère ?


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