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Lutte contre le terrorisme au Burkina : « Je regrette que les réseaux sociaux soient devenus les idiots utiles, la caisse de résonnance de ceux qui nous accusent de jouer un double jeu » (Luc Hallade)

19 juillet 2022, 10:44, par kwiliga

Bonjour Wendpanga, bonjour justice,
Comme vous posez la même question, je vais vous faire une réponse groupée.
J’espère que vous la lirez car, en cas contraire, c’est le signe que vous préférez vous enfermer dans la désinformation, donnant ainsi raison à l’ambassadeur de France.
Concernant les accords de vente d’arme, il est vrai que la France a un droit de regard et de "véto" concernant les achats auprès d’autres pays européens. Je ne sais par quelle manipulation, sous quelle pression notre pays a pu en arriver là, (mais je peux l’imaginer) et je trouve ça parfaitement scandaleux (à renégocier à l’occasion, le jour où nous auront un gouvernement).
Pour ce qui est des autres pays du monde (hors Europe, donc) il n’existe aucune interdiction ni aucune restriction concernant nos achats d’armement (à ma connaissance).
Pour appuyer mon propos, voici une copie d’un article de journal turc de 2021, qui par bonheur a été traduit dans notre langue nationale (oui, oui, c’est une provocation).

"Le Burkina Faso se dote d’équipements et de véhicules de défense turcs pour la lutte antiterroriste
- Le pays africain qui souhaite renforcer son armée pour mieux lutter contre les organisations terroristes, a approfondi sa coopération avec la Turquie dans le domaine de l’industrie de la défense, ces dernières années
Göksel Yıldırım |
17.09.2021
Le Burkina Faso se dote d’équipements et de véhicules de défense turcs pour la lutte antiterroriste
Ankara
AA / Ankara
D’après les informations obtenues par l’Agence Anadolu, les entreprises d’industrie de défense turques suscite l’intérêt des pays africains avec la qualité de leurs produits, des coûts acceptables et des services d’entretien et de réparation.
Le Burkina Faso qui souhaite renforcer son armée pour mieux lutter contre les organisations terroristes, a approfondi sa coopération avec la Turquie dans le domaine, ces dernières années.
Cela se reflète par les chiffres d’exportations. La valeur des exportations turques réalisées vers ce pays africain pendant les huit premiers mois de 2020, a été de 277 mille dollars, concernant l’industrie de défense et de l’aéronautique.
Ce chiffre est passé à 6 934 000 dollars dans la même période de 2021. Il s’agit donc d’une hausse de 2 403%.
Le Burkina Faso utilise depuis un certain temps le véhicule blindé tactique Cobra, produit par l’entreprise turque Otokar.
Le pays a ensuite cherché à diversifié les produits turcs qu’il importe : lors de sa visite en Turquie en 2019, le Président burkinabè, Roch Marc Christian Kaboré a signé l’accord de coopération d’industrie de défense.
Dans ce cadre, l’une des principales entreprises turques du domaine, ASELSAN a réalisé des exportations vers le Burkina Faso. L’entreprise ASFAT a signé un contrat pour exporter des équipements mécaniques de déminage.
- La délégation burkinabè a visité le salon IDEF en Turquie
Le ministre burkinabè de la Défense, Aimé Barthélemy Simporé a participé au 15ème Salon international de l’Industrie de la défense (IDEF’21) à Istanbul, au mois d’août.
Un contrat a été signé en marge du salon, entre les entreprises turques et les forces du G5 Sahel (formé par le Mali, la Mauritanie, le Tchad, le Burkina Faso et le Niger).
Suivant ce contrat, la Société anonyme turque de l’Industrie mécanique et chimique livrera au G5 Sahel des fusils et des munitions.
La Direction de l’Industrie de la défense de la Présidence de la République de Turquie et le G5 Sahel ont en outre signé une déclaration de volonté visant à renforcer la coopération dans le domaine.
Selon les estimations, le Burkina Faso a dépensé 1,3 milliard de dollars pour la lutte antiterroriste depuis 2018.
Les groupes affiliés à l’al-Qaïda et Daech, actifs au Mali, mènent souvent des attaques dans le nord et l’est du Burkina Faso, depuis 2015.

*Traduit du turc par Nur Asena Ertürk"

Sinon, quelques conseils à notre patriote population et en particulier à notre fière jeunesse, pour couper le cordon ombilical qui nous lie à la France.
D’abord quelques principes basiques :
L’économie est à la base de tout et notamment de toute guerre. Pour exemple, tout le monde fout la paix au Bhoutan, parce qu’il n’y a rien à gratter la bas. A l’inverse, les pays africains qui possèdent le plus de richesse (minières, énergétiques,...) sont ceux qui vivent les plus grands désordres et dont les populations connaissent le plus la misère.
On considère la plupart du temps (et souvent à juste titre), que la présence de l’armée française sur nos sols, se justifie par la protection des intérêts économiques des entreprises françaises.
L’erreur étant à mon sens de ne voir que le côté "pillage de nos ressources", ce qui, pour l’exemple du Faso (et contrairement au Niger) reste relativement faible, les exploitations minières n’étant pas gérées par des entreprises françaises. Bien entendu, on pourra toujours me répondre mondialisation capitalistique, intérêts communs des puissants de ce monde, ce à quoi je souscris également.
Néanmoins, plutôt que de s’acharner à ressasser notre mécontentement contre ce pillage de richesse, acharnement qui reste théorique et ne sert qu’à affirmer notre propre impuissance, il nous faut envisager le lien économique sous un autre angle : celui du client. Or ici, tout repose sur notre propre volonté, celle du boycott. Alors évidemment, de la volonté, il en faudra beaucoup.
Car cela signifie ne plus boire de bières ni de sucreries, ou en tous cas, en trouver d’autres, ne plus jamais s’abonner à canal, donc plus de match, ou alors sur beIN Sports, mais acheter Qatar, est-ce mieux ?
Il nous faudra soigneusement éviter tous les produits d’importation, car ils ont transité par des ports sous gestion Bolloré, peut-être même sur leurs rails. Il nous faut changer l’organisation du tour du Faso,... et mille autres exemples que notre patriote population et notre fière jeunesse ne sont pas prêtes à vivre.
Vous aviez cru que Sankara nous parlait seulement du Faso Dan Fani ?


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