Salaires des entraîneurs des équipes nationales : « Tous les contrats sont caduques depuis juin 2021 », soutient Alexandre Yougbaré, directeur général des sports

Guefou et les autres intervenants,
sachez qu’ils sont nombreux à travailler au Burkina Faso sans contrat de travail dûment signé et l’Etat burkinabè est le premier à recourir à cette pratique. N’avez-vous jamais entendu parlé de fonctionnaires qui sont à leur poste de travail avant même que leur intégration à la fonction publique n’ait été signée ? Ils sont majoritaires ces fonctionnaires qui travaillent plusieurs mois voire plus d’une année avant d’être payés. L’Etat burkinabè pense ainsi économiser des sous et développer le pays.
En réalité, les responsabilités sont partagées dans cette situation. Nombreux sont les Burkinabè qui acceptent travailler avant même de signer un contrat de travail. Surtout, ne les interpelez pas car ils ne vous écouteront pas. Ce manque de responsabilité et de conscience est fortement ancré dans nos pratiques. Par exemple, un enseignant décide de faire un cours de rattrapage avec des élèves d’une classe donnée sans informer ni demander l’autorisation de l’administration de l’école. Si un problème survient (par exemple, agression d’un élève), qui en porte la responsabilité ? Pas l’administration de l’école qui n’est pas informée du cours de rattrapage.
Un infirmier qu’on va appeler chez lui parce qu’il y a un malade au centre de santé pense certainement bien faire. Mais en cas de problème, il peut se retrouver dans de sales draps. En justice, s’il ne parvient pas à montrer sa bonne foi, il sera condamné puisqu’il n’était pas de service et qu’il n’a pas été réquisitionné. Ces pratiques doivent cesser.
Comme l’a dit un des internautes, comment la fédération et le ministère peuvent-ils acheter les billets d’avion de l’encadrement technique des équipes nationales concernées tout en sachant que les entraîneurs n’ont pas de contrat ? Comment acceptent-ils payer leurs frais d’hôtel tout en sachant qu’ils n’ont pas de contrat ? Comment ces entraîneurs prennent-ils le risque de choisir les compositions de leurs équipes, de procéder aux changements en cours de matchs, de parler en tant qu’entraîneurs de ces équipes alors qu’ils n’ont pas de contrat ? Si des joueurs refusent de se plier aux consignes ou aux décisions de l’entraîneur, que se passera-t-il ? S’il arrivait quelque chose à un entraîneur hors du Burkina Faso, au cours d’un déplacement officiel d’une équipe nationale, qui le prendrait en charge ?
Les implications et les conséquences sont tellement nombreuses et graves qu’il est effarant et très affligeant de constater cette irresponsabilité et cette inconscience à ce niveau de décision.