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Burkina/Politique : « Je ne quitte pas la scène politique, je vais observer un temps de réflexion » (Rabi Yaméogo, démissionnaire de l’UPC)

29 avril 2022, 16:13, par Barsé

Internaute Epi,
Si vous voulez qu’on compare la gestion des civils à celle des militaires, allons y et on verra qui amené la chaos dans ce pays.
D’abord de manière globale, si on regarde les 62 ans d’indépendance de notre pays, on remarque que le pays a été dirigé par un civil pendant 12ans : Maurice Yaméogo de 1960 à 1966 (soii 6 ans, en fait 5ans et 3 jours puisqu’il est tombé le 3 Janvier 1966) ,, Michel Kafando de Octobre 2014 à fin 2015 (Soit 1 an et 3 mois) et RMCK de 2016 à 2022 (soit 6ans). Pendant les 50 ans restants, ce sont des militaires qui ont dirigé le pays : Sangoulé Lamizana de 1966 à 1980 (soit 14ans), Saye Zerbo de 1980 à 1982 (soit 2ans), Jean Baptiste Ouédrogo de Novembre 1982 à Aout 1983 (soit 10 mois), Thomas Sankara de 1983 à 1987 ( soit 4 ans), Blaise Compaoré de 1987 à 2014 soit 27 ans et Paul Henri Damiba depuis Janvier 2022.
Les militaires ont donc dirigé pendant 50 ans et les civils pendant 12 ans. A moins d’être de mauvaise foi, comment peut on dire que le chaos du Burkina est la responsabilité des civils ?
Si vous voulez insinuer que les 12 ans des civils ont fait plus de dégâts que les 50 ans de militaires, faisons le diagnostic. Il est très simple. Quand le CNR est arrivé au pouvoir en 1983, il a emprisonné Lamizana, Saye Zerbo et Jean Baptiste Ouédraogo et les a accusé d’avoir détourné de l’argent et d’avoir mis le chaos dans le pays. Même s’il s’en est pris aux civils, il n’a pas épargné les régimes militaires précédents et leurs principaux dignitaires ont été dégagés, et certains traduits devant les tribunaux. Donc le mois qu’on puisse dire, c’est qu’il ne partage pas votre diagnostic.
Parlant du CNR, l’appréciation de son action divise les burkinabé. Certains louent la vision et les actions de développement de Thomas Sankara, mais d’autres soulignent à juste raison le fait que c’est le régime qui introduit le crime pour motif politique dans notre histoire. Jamais avant ce régime militaire, on ne savait pas qu’on pouvait fusiller quelqu’un pour des motifs politiques, ou dégager un fonctionnaire et le laisser crever sans salaire pour "incapacité notoire à suivre le rythme de la révolution" ou pour" propos contre révolutionnaires". Jusqu’à nos jours, les conséquences de ces crimes de sang et de ces crimes administratifs se font sentir et appellent toujours à la réconciliation. Donc un immense chaos causé par les militaires. dans notre histoire politique, jamais un politicien civil n’a tué quelqu’un.
Le 15 Octobre 1987,c’est un militaire qui a tué un autre militaire pour prendre le pouvoir, de surcroit un ami très proche et un frère d’armes. Tout le monde les croyait inséparable. Et tout le monde a été choqué par la cruauté de la trahison. Jamais un civil n’a fait une chose pareille.
Blaise Compaoré a régné 27 ans avant d’être balayé par une insurrection populaire. S’il avait bien géré le pays, le peuple n’allait pas se soulever contre lui.
Evoquons la situation que nous vivons. En prenant le pouvoir les militaires ont donné comme prétexte la détérioration de la situation sécuritaire. En quoi un président civil est il plus responsable d’une situation sécuritaire que les officiers formés à l’école de guerre ? Où est l’amélioration depuis l’arrivée des militaires au pouvoir ?
Les tares de copinage que l’on dénonçait hier sont bel et bien de retour. Il suffit de regarder les récentes nominations pour s’en convaincre.
Pourquoi le rapport d’Inata n’est pas publié ?
Que dit l’audit des forces armées ?
Vous n’allez convaincre personne que les militaires gérent mieux que les civils. Donne 50 ans de gestion du pays au civil et comparons après !


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