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« Le Mali et la CEDEAO, père et fils », le cours d’histoire du Premier ministre malien Choguel Maïga

17 janvier 2022, 11:15, par SOME

La transition au Mali est différente de toutes les autres transitions. Les conditions de survenue de cette transition, si nous ne les réglons pas, nous allons nous retrouver dans d’autres coups d’État. Ça fait près de trois à quatre coups d’État en moins de trente ans. En Afrique, quand le caniveau est plein d’ordures, on enlève les ordures qu’on dépose au bord du caniveau et avant la prochaine saison de pluie, le caniveau est de nouveau rempli. Nous, nous voulons faire en sorte, qu’à la fin de cette transition, on crée les conditions pour qu’il n’y ait plus d’intervention de l’armée dans la vie nationale 

En voilà ce qu on appelle faire l’analyse d’un problème. Les maliens ont eu cette intelligence de tirer bénéfice de l’expérience de la transition au Burkina et ils ont vu comment éviter d’échouer comme les burkinabe. Contrairement au Burkina, le mali a eu de vrais patriotes tant au sein de l’armée que des civils qui ont eu le courage de se lever et se prendre en main.

Au Burkina les civils, disons la classe politique piaffait d’impatience tel un taureau enragé, de venir manger, et le peuple a été naïf de leur faire confiance. Les dissensions au sein des OSC post insurrection n’étaient que la cristallisation des contradictions et compromissions en leur sein.

La fraction armée patriote a été muselée de diverses manières et sous différents prétextes (mutations apparentées à des punitions et surveillance, emprisonnement, menaces voilées ou même ouvertes, surveillance, etc.) de sorte à installer la méfiance entre les soldats et tuer toute cohésion au sein de l’armée. Comprenez alors pourquoi l’armée ne combat rien et que les hommes sur le terrain sont abandonnés à eux mêmes, sans moyens, pas même de quoi manger.

J’avais dit que la transition au Burkina était morte née car sa durée de vie trop courte n’allait pas lui permettre de faire le travail salutaire. Ce débat sur la durée de la transition au Mali rappelle celui qui n’eut pas lieu au Burkina et il n’eut pas lieu car toute la classe politique ne cherchait que venir remplacer Blaise. Point barre !

Pire ! malgré l’énorme boulot extraordinaire de la transition au Burkina, ceux qui ont été placés au pouvoir se sont hâtés de mettre la transition entre parenthèse comme une erreur dans notre histoire. Alors les petits tas d’ordures que la transition avait déposés au bord des caniveaux, tous ont été remis dans le caniveau et on a continué à remplir à nouveau le caniveau tout en cherchant à faire taire ceux qui osaient (même timidement) signaler qu’ils trahissaient le peuple. Et nous sommes restés là à regarder faire. Sachons ce que nous voulons :
La Révolution démocratique et populaire a besoin d’un peuple de convaincus et non d’un peuple de vaincus, d’un peuple de convaincus et non d’un peuple de soumis qui subissent leur destin Thomas Sankara

Le peuple malien dans son ensemble est un peuple de convaincus et non un peuple de vaincus, de soumis qui se contentent de subir leur destin. Le peuple malien, allié à sa branche militaire patriote, a donné au peuple burkinabe une belle leçon de ce que vivre les idéaux de Thomas sankara. La moindre des choses c’est de dire merci au peuple malien, à défaut de ne pas avoir le courage de nous lever pour les soutenir de façon active et que nous laissons le Burkina être utilisé comme base pour détruire le Mali. Si le sankarisme était sincère au Burkina, Roch aurait réfléchi plus de deux fois avant de voter contre le Mali à Accra et venir poser encore ses fesses si tranquillement sur le siège du palais a kosyam. Nous sommes complices par notre passivité : seule la lutte paie
LA PATRIE OU LA MORT NOUS VAINCRONS ; nous y voila et le peuple malien nous le montre. Honte honte honte et trois fois honte à nous sankaristes au Burkina
SOME


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