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Mali : « Nous avons fait le choix d’être sincères afin de prendre notre destin en main », déclare Assimi Goïta

12 janvier 2022, 14:47, par Sidpawalemde Sebgo

Internaute @Malien de passage, vous écrivez :

« Si en 2012-2013 la CEDEAO avait respecte ses engagements vis a vis du Mali, la France ne serait pas intervenue. »

Je suis obligé de vous contredire, car les faits historiques sont têtus et différents de ce que vous affirmez. Dès 2012, la CEDEAO s’est mobilisée pour apporter une aide militaire au Mali. Elle a réuni en urgence une force de 6.000 soldats venant de 13 pays.et obtenu sa reconnaissance en Décembre 2012 comme mission de l’ONU sous l’appellation MISMA (ou AFISMA en anglais).

C’est le putschiste Amadou Haya Sanogo qui s’est opposé à leur déploiement au Mali, menaçant même de tirer sur toute force étrangère. Forcé (par des sanctions aussi) de céder la présidence de transition à l’ancien président de l’assemblée Diacoundia Traoré, il détenait quand même toujours l’essentiel du pouvoir, notamment militaire.

C’est face à ce blocage, et l’arrivée des djihadistes dans la zone de Kona, qui leur ouvrait les portes de Bamako, que le président intérimaire Traoré a appelé tout pays de l’ONU à leur venir en aide, permettant l’intervention de la France en Janvier 2013, secondé par le Tchad.

Cela a ouvert les portes à la MISMA qui a alors pu se déployer. En mi 2013, la MISMA est devenu MINUSMA, avec l’arrivée de plusieurs autres pays africains et non africains.

Pour le reste, je ne suis pas d’accord avec vous sur beaucoup de choses.

Ceux qui ont applaudi François Hollande pour avoir "sauvé le Mali" sont les mêmes qui vilipendent la France aujourd’hui. Il y a donc bel et bien ingratitude, même si la France l’a bien cherché par sa politique de caméléon équilibriste entre les djihadistes et les Maliens.

De même, je ne pense pas que les populations de Kaya aient pris conscience. Sinon, on ne peut pas comprendre qu’elles arrivent à bloquer un convoi d’une centaine de véhicules protégés par une centaine de soldats, mais que quatre djihadistes sur deux motos arrivent à vider un village entier. Ou bien ils savaient que les français eux allaient éviter de tirer, ou bien leur courage est à deux vitesses...

Le jour qu’ils prendront vraiment conscience que ce n’est pas le rôle de l’armée française (ni de la Russie non plus) de les protéger et de mourir pour les libérer des terroristes, quand quatre djihadistes entreront dans un village de plusieurs centaines ou milliers d’habitants pour menacer la population, ils n’en ressortiront pas.


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