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Vœux du pésident Kaboré : La remise à plat des salaires n’est pas une priorité

3 janvier 2022, 18:03, par Le fou fonctionnaire vigilant

L’heure est venue de parler. Il y a un adage qui dit que lorsqu’on parle avant le moment de parler, c’est qu’on est fou. Et si lorsque vient le moment de parler, on se tait et ensuite on parle après qu’on a fini de parler, on est bête.Le problème de la remise à plat est en réalité simple à aborder pour peu qu’on veuille être légaliste, réaliste et intègre. La remise à plat ne devrait pas viser les traitements salariaux (salaire de base+indemnités) encadrés par des textes légaux mais les avantages non légiférés qui viennent gonfler accidentellement les traitements salariaux (salaire de base+indemnités). tels que les primes de motivation et les primes de rendement, etc...

On sait que le salaire de base de tout fonctionnaire se calcule en se basant sur le point indiciaire qui est le même pour tout fonctionnaire du Faso (il est de 2331 à nos jours) et sur son indice qui est fonction de son corps, de sa catégorie, de son échelle et de son ancienneté (échelon). Dans le même corps, on a le même traitement salarial si on a le même indice. Donc à diplôme égal dans le même corps et à indice égal, on a le même salaire.

Les problèmes commencent lorsqu’on aborde les écarts entre les traitements salariaux (salaire de base+indemnités) de deux corps différents. L’écart qu’il peut y avoir entre ces deux corps (par exemple celui de la santé et celui de l’enseignement) peut exister et c’est là qu’il faut raboter pour qu’à diplôme égal et ancienneté égal (échelons), on ait un indice égal et donc un salaire de base égal (indice x 2331/12 pour trouver le salaire de base mensuel) et des indemnités dont l’écart entre les montants globaux (de deux agents de corps différents) soit raisonnable Ce sont ces écarts entre indemnités et même entre salaires de base qu’il faut arbitrer à l’Assemblée nationale et les arrêter par une loi, en gardant l’équité entre les corps, de façon à ce qu’à corps différents, diplôme égal et ancienneté égal, l’écart entre les salaires de base ne dépasse pas 10 000 FCFA par exemple et l’écart entre les indemnités ne dépasse pas 50 000 FCFA compte tenu des contraintes et astreintes spécifiques et autres spécificités de l’emploi (santé, enseignement primaire, enseignement post primaire et secondaire, enseignement enseignement supérieur, douane, impôts, eaux et forêts, action sociale, etc...).

Maintenant c’est l’histoire des primes de motivation et des primes de rendement qu peut entrainer des levées de boucliers. Il y en a dans plusieurs structures étatiques où les gens bouffent sans bruits (Finances, santé, commerce, eaux et forêts, etc...). Là, il faut encadrer sérieusement les choses pour diplôme égal et ancienneté égal, l’écart global annuel entre les traitements salariaux (salaire indiciaire +indemnités) ne dépasse pas par exemple 500 000 FCFA entre deux agents dont l’un bénéficie d’une prime de rendement et l’autre n’en bénéficie pas. Et là, il faudra donner cette prime à ceux qui concourent effectivement et directement au recouvrement des recettes mais pas à ceux qui sont assis dans les bureaux administratifs (mais par solidarité de corps, l’assiette à partager peut s’élargir à tout le monde avec des coefficients de pondération).
Ça, c’est pour les primes de rendement (dans le recouvrement des recettes) et le taux sur les recettes recouvrées doit être arbitré, arrêté et voté annuellement par l’Assemblée nationale

Pour le cas des primes de motivation qui ne répondent à aucune logique et qui ressemble à un hold up sur les finances publiques qu’on se partage ensuite, il faudra qu’on soit sévère : plus un copec de prime de motivation à verser à qui que ce soit. Point barre. Parce que c’est du vol, du harram.


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