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Collectivités territoriales : Elections en 2022 ou délégations spéciales ? Deux erreurs historiques à ne pas commettre

2 janvier 2022, 17:55, par Sidpawalemde Sebgo

Bon... Autant cette analyse peut se défendre, autant elle soulève de questions.

1°) Un tel prolongement de mandat, qui équivaut en fait à un doublement de la durée du mandat des élus des communes, soit dix ans au lieu de cinq, est-il conforme à la constitution ?

2°) Quel accueil les populations réserveront-elles à un tel arrangement quand on sait que de nombreux élus sont contestés, d’autres poursuivis par la justice pour des crimes et délits et d’autres enfin accusés d’abandon des populations sinon de collusion avec les terroristes ?

3°) Que fait-on si jusqu’en 2025 la situation sécuritaire ne permet toujours pas d’organiser des élections sur la totalité du territoire national ?

A la lumière des appels à la démission du président du Faso et du président de l’assemblée, rappelons-nous que certains voulaient qu’on reporte les élections de 2020. Qu’en serait-il si on les avait écouté et que ces deux personnalités n’avaient même pas la légitimité des urnes ?
N’oublions pas qu’il y a des gens en embuscade qui veulent prendre le pouvoir par la courte échelle, et ne leur donnons pas des arguments. Prenons garde de ne pas ajouter une crise politique à la crise sécuritaire, avec le risque d’une somalisation.du pays.

Concernant le "tout militaire", pratiquement tout le monde a attiré l’attention sur ce problème mais visiblement, nous sommes peu écoutés. Avec le "programme spécial pour le sahel", nos dirigeants semblent penser qu’il suffit que les partenaires étrangers et l’état annoncent des milliards d’investissements pour cette zone pour que la question soit réglée.

Un exemple simple, celui de la communication : La mouvance islamiste peut difficilement avancer une revendication territoriale comme celle de l’Azawad au Mali, ne serait-ce que par manque de fondement historique et de continuité géographique. La charia ne semble pas aussi prospérer dans un pays déjà fortement islamisé.

Ils ont donc misé sur un discours ethnique, celui de la nécessaire "insurrection" d’une "minorité opprimée", celle des peuhls. Avec visiblement beaucoup de succès puisqu’ils recrutent en masse.

Or, à ce jour, on n’a entendu aucune autorité politique, administrative, religieuse, communautaire, traditionnelle ou morale tenir un contre-discours pour contrer cette théorie. En particulier, ces fameux élus locaux ne semblent pas concernés alors que leur rôle aurait été important. Comment peut-on empêcher les jeunes d’être radicalisés s’ils n’entendent qu’un seul discours sans contradiction ?

Il en est de même quand on accuse une armée, qui compte des peuhls de se livrer au "génocide" des peuhls sans que personne n’argumente sur le caractère trompeur et propagandiste d’une telle thèse. On laisse alors le terrain à ceux qui parlent de "stigmatisation" quand un seul membre de leur communauté est touché, fut-il pris l’arme à la main.

Pourquoi avons-nous abandonné la guerre de la communication sans combat ? Je ne comprends toujours pas...


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