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Lutte contre le terrorisme : Aux racines de l’incapacité de notre armée

30 décembre 2021, 19:41, par Sidpawalemde Sebgo

Ah, la mauvaise foi, quand tu nous tient... Ainsi, selon Damiss, des évènements plus récents, eux, n’ont pas contribué et ne sont pas des signes avant-coureurs du délitement de l’ordre, de la discipline et de la vocation de notre armée ?

Un Lieutenant, Diendéré, accuse un capitaine et un commandant, par ailleurs dirigeants de l’état, de complot et les passe par les armes sans autre forme de procès : Ainsi, Henri Zongo et Jean Baptise Lengani sont passés sous silence.

Des militaires, obéissant à des ordres de civils ou de militaires, s’en prennent à des civils, les torturent et/ ou les tuent : Oumarou Clément Ouédraogo, Dabo Boukari, Saran Sérémé, David Ouédraogo, Norbert Zongo, et j’en oublie...

Des militaires, sensés assurer la sécurité du président et des institutions, s’en prennent à eux : Tirs dans la présidence même sur les résidences du chef de l’état et de son chef d’état major particulier, sans autre conséquence que la "retraite stratégique" de ces derniers ! Suivie, semble-t-il, de distribution d’enveloppes !

Pour la première fois au Burkina, des militaires accèdent au grade de général sans avoir fait le parcours habituel de leurs prédécesseurs, notamment le passage par une école de guerre. L’un d’entre eux saute même les étapes pour passer de Lieutenant-colonel à général.

Des mutineries à répétition, sur fond de détournement de primes et autres droits de la troupe. Violences et pillages contre la population civile sans plus de conséquences que la radiation de quelques boucs émissaires (auxquels on a ajouté quelques mal-aimés pour faire bonne mesure) et le paiement des dégâts par l’état. Pô est en l’occurrence la "ville martyre" ou cela se répète sans fin depuis des décennies.

Et enfin, cerise sur le gâteau, tentative de prise de pouvoir par une partie de l’armée, avec la bénédiction tacite de la plupart des gradés à la fin d’une transition inclusive et à quelques semaines d’élections générales, avec morts de civils innocents suite à des tirs de militaires dans les rues.

Le comble, c’est quand leur officier supérieur, proclamé président de ce coup d’état, ose prétendre que ce sont les hommes du rang qui ont pris l’initiative et que lui n’a fait "qu’assumer", soit exactement ce que lui et son patron ont dit lors de l’assassinat de Thomas Sankara. En d’autres termes, le chef suprême des armées et son général des sicaires ont institutionnalisé l’anarchie dans l’armée et "inversé" la chaine de commandement !

Des militaires qui attaquent des garnisons, prêts à tuer leurs frères d’armes pour accéder à des dépôts d’armes, libérer leurs complices emprisonnés et diriger le pays par la force.

Je n’ai pas compté les dégâts "non officiels" comme la mort suspecte du juge Nébié, ou les sous officiers ou officiers "disparus" ou abattus lors de "tentatives d’évasion" pour lesquels l’omerta permet de maintenir le doute sur qui a agit.

Pourquoi ces "oublis" dans l’analyse du sieur Ouédraogo, qui avait par ailleurs bien commencé ? Violente question !

Mais oh, je dis oh, c’est forcé d’écrire non ?

P.S. : Considérant d’ailleurs ce passé affligeant, un conseil serait utile au président Kaboré : On vous a obligé à nommer un militaire au gouvernement, soit. Mais rappelez-vous qu’un militaire membre du gouvernement était complice du coup d’état du général Diendéré contre Kafando.

L’accusation "d’incompétence" et "d’exclusion" ainsi que de "corruption" ont été les prétextes de ce coup d’état, comme de ceux au Mali et de la tentative au Niger. Or, on a beaucoup entendu ces mots ces derniers temps, à se demander si certains ne sabotent pas la lutte contre les djihadistes pour avoir des prétextes...
Et puis, quand certains qui s’étaient faits discrets retrouvent de la voix, ce n’est pas bon signe...

Alors pensez donc à la lutte contre le terrorisme mais ne laissez pas votre sécurité et celle des institutions de la république entre les mains des autres ! A bon entendeur...


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