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Drame d’Inata : Déclaration du président du Faso au sortir du Conseil des ministres de ce 17 novembre 2021

19 novembre 2021, 14:27, par Victoire

Je me garderai du traitement que vous lui collez. C’est le Président du Faso, s’il est besoin de le rappeler !
C’est la solution simpliste que d’en vouloir au Chef, le tenant pour l’entier responsable de tous nos maux.
Le président actuel du Nigeria disait, en son temps, qu’il avait besoin de juste quelques petits mois pour éradiquer Boko Haram, si les Nigérians lui accordaient leurs suffrages. Il l’emporta au détriment de son prédécesseur, ayant sans doute pu subtilement surfer sur ce thème de campagne qu’est la sécurité au nord de son vaste pays. La réalité fut tout autre après son élection... Boko Haram a continué de sévir, endeuillant les familles nigérianes au grand dam du nouveau Chef qui n’échappa pas aux critiques...
Bref, si nous ne comprenons pas que ce qui se joue en ce moment n’est pas du seul ressort d’un individu, fusse-t-il chef de l’État, nous croiserons les bras pour attendre la paix et la sécurité qui ne viendront jamais.
Oui, le Chef a la responsabilité de tout le navire, il est le capitaine à bord, mais il ne peut tout faire. Il a besoin que, face à la tempête, les passagers regardent dans la même direction et mettent leurs énergies à l’aider à maintenir le bateau à flot et lui permettre d’aborder sain et sauf. C’est en cela aussi que la responsabilité de tous les chefs de la défense et de la sécurité est fortement interpellée. C’est l’appel de tout un peuple en souffrance à l’endroit de toutes ces personnes qui ont une parcelle de responsabilité à ce niveau-là. Donnez assurance au peuple qu’il peut compter sur vous pour ensemble venir à bout de l’ennemi commun.
L’insécurité qui menace la survie de nos Etats sera en effet, surmontée par la conjugaison de nos efforts à tous, en clair, par cet élan patriotique qui fait fi des frontières partisanes ou claniques.
Que font les Maliens en ce moment ? Face à l’adversité, tous ont décidé de faire front derrière les autorités de transition, mises sous pression de part et d’autre. Dans ce cas, l’ennemi commun n’aura aucune chance de prospérer, quelles que soient sa force de frappe et ses manœuvres.
Analyser la situation à tête reposée permettra ainsi de se décider à rallier ou non cet élan salvateur dont le pays a plus que jamais besoin.