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30e anniversaire de la Constitution du Burkina Faso : « La Constitution est un document sacré qu’on peut retoucher, mais avec des mains propres », souligne le Pr Augustin LOADA

2 juin 2021, 21:04, par Ka

A-t-il vraiment un sens dans un pays à majorité analphabète ? Faut-il passer à la Ve République ? Autant de questions que nous avons posées au Pr Augustin Loada.

Bonne Question Dr. C. Paré : On ne pouvait que de poser ces questions qu’au Pr. Loada l’homme de la fameuse allégorie de la république du Boungawa et qui a pu surpasser a tous nos éminents juristes que l’article 37 était intouchable et que l’opposition Burkinabé avec le peuple pouvait dire à Blaise Compaoré de dégager.

Mais avant de revenir proprement dit sur les faiblesses de cette constitution qui ne regarde que moi, il faut bien dire qu’en 1990 ou la gestation de cette constitution commençait à prendre racine, rares sont des éminents juristes comme le Pr. Loada éloignés du pouvoir sanguinaire de celui qui a liquider son frère d’arme pour le pouvoir, osaient rectifiaient quoi que ça soit : Et qui a conduit à la porosité de la fameuse ‘’’article 37’’’ dont on connait la suite, et que YE ne peut me contredire.

Ce qui m’interpelle à dire que notre malheur durant les 27 ans du régime Compaoré venait de la faille de cette constitution mal conçue : Car, on a taillé une constitution sur mesure, ’’pour qu’un dictateur puisse régner a vie.’’. Et ce qui a manqué à cette constitution a sa construction, était le ’’processus,’’ c’est à dire la discussion en amont, les propositions verbales et écrites, les idées qui pouvaient être émises pour ensuite les trier, voir ce qui doit figurer ou non dans la constitution : Surtout avoir avec clarté des derniers mots denos éminents juristes qui sont des experts.

Le jour de la remise de cette constitution comme on le voit dans une des photos, je me rappelle que quelqu’un disait que ce n’était pa le rôle de certains plus proches du pouvoir de s’enfermer dans un bureau pendant 30 jours et sortir toutes les idées de leurs têtes, même s’ils sont ’’intelligents,’’ car la constitution appartienne à toute la nation, et toute la nation doit donc participer à son adoption, pas seulement en votant, mais en émettant des idées qui peuvent y être retenues ou en être rejetées, et il conclut en disant que celui qui reçois cette constitution avec sourire, c’est seulement un seul article qui l’intéresse ; et durant les 27 ans de son règne, c’est seulement l’article 37 dont il peut tripatouiller a volonté qui l’intéressait.
A-t-il vraiment un sens dans un pays à majorité analphabète ? Une question pertinente, mais qui fait rire : Car, l’illettrisme n’est pas signe de crétinisme, tout comme l’instruction n’est pas forcement signe d’intelligence ... il en va de même de la pauvreté et de la richesse. Pour dire que je connais des villageois à côté de Laye sans aucune instruction lumineux dans leur réflexion, et quand ils parlent politique, on les comprend bien que des intellectuels bardés de diplômes mais sans aucun relief d’intelligence créatrice.

La preuve est le collège des sages avec les chefs coutumiers qui avait le dernier mots par respect, et qui était une véritable référence malgré l’illettrisme, et qui avait haussé le ton lors du tripatouillage de l’article 37 par Blaise Compaoré. Les sages avaient notamment tranché le débat en ces termes dans leur rapport à la page 14, au titre de recommandations paragraphe 2.2.2.2 de respecter les règles du jeu démocratique et accepter le principe de l’alternance politique tant au niveau des institutions. Et dans leurs propositions de solutions à la page 16 au paragraphe 2.3.1, les sages dont 90 % était des illettrés, ont demandé ceci : ’’’Revenant à l’article 37 de la constitution, et y réintroduire de principe de la limitation à deux mandats présidentiels consécutifs. En effet, sa révision en 1997, quoique conforme à l’alinéa 164 alinéas 3 de la constitution, touche a un point capital pour notre jeune démocratie : Le principe de l’alternance politique rendu obligatoire pour le texte constitutionnel de 1991.
Et si le Dr. Paré s’est permis de poser des questions pertinentes au Pr. Loada, c’est qu’a l’époque du conseil des sages qui ont apaisé la tension, il était le moins prestigieux que ses pairs a ne citer qu’au Dr. Somda, Hien olivier, Mathieu N’Do, le jeune Loada agrégé de droit public et de science politique avait à l’aide de la fameuse allégorie de la république de Boungawa tranché la question en déniant du président Kuku Wazabanga le droit de briguer un troisième mandat et même conclu en ces termes ‘’’’cela ne devait pas effrayer le futur Conseil constitutionnel boungawai dont les membres devront prendre leur responsabilité en refusant un troisième candidature du président Wazabanga. De même le parti présidentiel et les partis d’opposition devront assumer les leurs faisant respecter la lettre et l’esprit de l’article 37 de la constitution qui interdisent de briguer 3 mandants présidentiels consécutifs. Une intervention du jeune Pr. Loada qui a coulé à 100% l’introverti Blaise Compaoré.

Faut-il passer a la Ve république ? Oui avec une nouvelle constitution déjà sur la table dont le président Roch Kaboré est libre de refaire 2 mandats consécutifs selon l’article 37 totalement cadenassé à partir du premier mandat du premier président de la Ve république, dont notre avocat national et international Paul Kéré ne me dira pas le contraire, car, ayant participé a l’enceinte ment de la nouvelle constitution qui sera accouché avant la fin du mandat de Roch Kaboré. Et pour Ka, qui n’est qu’une culture délinquante très présente dans les faibles constitutions du continent dit faible.

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